Plan national de lutte contre le VIH/SIDA et les IST 2010-2014


Aujourd’hui, en France, on compte près de 7 000 nouvelles infections par le VIH chaque année. Environ 40 000 à 50 000 personnes sont infectées par le VIH sans le savoir. Pour une personne sur cinq, le diagnostic est encore trop tardif, et pourtant le bénéfice d’une prise en charge précoce, et la plus précoce possible, est bien démontré.

À la lumière des nombreux avis et recommandations qui ont été portés à la connaissance des autorités sanitaires, il s’agit de définir un plan VIH/IST 2010–2014 novateur qui vise à infléchir radicalement en 5 ans, la dynamique de l’épidémie VIH, de réduire la morbidité et la mortalité liées au VIH et au SIDA mais aussi, de combattre les autres infections sexuellement transmissibles (IST). Il s’agit tout d’abord de développer une action audacieuse en direction de l’ensemble de sa population afin de lutter contre la diffusion de l’épidémie. En effet, traiter, c’est d’abord dépister. Il faut dorénavant banaliser le dépistage en direction de la population générale, pour que chacun prenne conscience qu’il peut être concerné. Dans ce cadre, la recommandation d’un dépistage proposé à l’ensemble de la population hors notion d’exposition à un risque, et plus régulièrement pour certaines populations ou dans certaines circonstances (telles que la grossesse), sera mise en œuvre.

Ensuite il devient nécessaire de renforcer l’action en direction de groupes les plus vulnérables et notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH). Il s’agit de prendre en compte l’urgence sanitaire que constitue la diffusion de l’épidémie chez ces personnes, pour lesquelles l’incidence annuelle du VIH est de 1 %, soit 200 fois celle de la population hétérosexuelle française. En ce sens, des actions concrètes en direction de ces personnes seront mises en œuvre, de la prévention aux soins. Pour cela, une nouvelle forme de dépistage doit être mise en œuvre : celui réalisé par des non-professionnels de santé. Un tel dépistage, rendu possible par les associations elles-mêmes, constitue une grande nouveauté dans notre système de santé car il permet d’aller à la rencontre, en complémentarité du dépistage effectué dans le système de soin, des personnes qui n’accèdent pas à ce dernier.

Nous avons la chance en France, grâce en particulier à la formidable mobilisation des soignants et des associations, de bénéficier d’un dispositif performant. Le plan devra s’adosser à ce dispositif. En particulier, la mise en œuvre du plan par les nouvelles agences régionales de santé s’appuiera sur les Coordination Régionale de lutte contre l’infection à VIH (COREVIH).

L’engagement international de la France en matière de recherche et de lutte contre le VIH/SIDA n’est pas l’objet de ce plan de santé publique. Il convient toutefois de souligner l’importance de cet engagement et le rôle moteur de la France dans le domaine. La France a fait le choix ces dernières années de consacrer l’essentiel de son aide en matière de lutte contre le VIH/SIDA aux organisations multilatérales (Fonds mondial de lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose, ONUSIDA, OMS, UNITAID) pour accompagner la mobilisation internationale qui ne s’est jamais démentie depuis 2002, année de création du Fonds mondial. Un léger rééquilibrage de la coopération multilatérale et bilatérale est en train d’être évalué afin de renforcer la mobilisation des acteurs français sur le terrain et pour fournir une meilleure assistance technique aux pays francophones.

En 2010, la France a décidé de maintenir ses efforts en matière de lutte contre le VIH/SIDA, et ce en dépit d’une situation budgétaire tendue dans notre pays comme chez nos partenaires. Ainsi, la France a été le premier pays à rendre publique sa contribution au Fonds mondial pour la période 2011-2013, par la voix du Président de la République, Nicolas SARKOZY, lors de l’assemblée générale des Nations Unis qui s’est tenue à New York lundi 20 septembre 2010.

Cette promesse de financement s’élève à 1,08 milliard d’euros pour les trois années à venir et représente une augmentation de 20 % de l’aide triennale précédente (360 millions d’euros par an au lieu de 300 antérieurement). La France entend ainsi demeurer le premier contributeur européen et le deuxième contributeur mondial (après les États-Unis) au Fonds mondial.

Au titre de son action bilatérale, le ministère chargé de la santé a versé environ 47 millions d’euros à son unique opérateur à l’international, le GIP ESTHER (Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau) depuis sa création en 2002. Depuis 2009, le ministère des affaires étrangères et européennes et le ministère de la santé et des sports versent une subvention à parité d’un montant de 4 millions d’euros. Le GIP mobilise l’expertise scientifique et technique des hôpitaux français par le biais de jumelage avec des hôpitaux de 17 pays d’Afrique et d’Asie.

Aujourd’hui, grâce au dynamisme de la recherche, au dispositif de prévention, aux nouvelles possibilités thérapeutiques et à notre système de santé, nous avons les moyens d’en finir avec cette épidémie. Telle est l’ambition de ce plan.

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