Valérie Pécresse se félicite du contrat signé par GENCI (Grand équipement national de calcul intensif) avec la société BULL en vue de l’acquisition d’un supercalculateur qui placera la France en tête des pays européens en termes de puissance de calcul accessible à la communauté scientifique.
L’acquisition de ce supercalculateur de 1,6 Petaflops permettra de tenir les engagements pris par la France dans le cadre de PRACE (Partnership for Advanced Computing in Europe) : financer, à hauteur de 100 millions d’euros sur cinq ans l’investissement pour la machine, son coût de fonctionnement et l’ensemble des services aux utilisateurs. Sa puissance le classerait aujourd’hui – s’il était opérationnel à ce jour – comme le plus puissant supercalculateur européen, et parmi les 3 plus puissants supercalculateurs au monde. Le nouveau supercalculateur permettra d’accroître à nouveau la puissance de calcul disponible pour les applications civiles en France, qui atteindra, en 2011, 2,2 Petaflops (1 Petaflops égale 1000 Teraflops, soit un million de milliards d’opérations de calcul par seconde).
L’offre de BULL a été jugée très satisfaisante par GENCI, après un appel d’offres compétitif. Cette offre permettra à la communauté scientifique de bénéficier des dernières opportunités technologiques.
Ce supercalculateur sera mis en place en deux phases : la première partie d’ici la fin de l’année et la seconde en octobre 2011. Il sera mis en service au Très Grand Centre de Calcul, construit par le CEA à Bruyères-le-Châtel et ouvert à la communauté scientifique française et européenne.
De 2007 à 2009, la puissance de calcul pour la recherche publique française a été multipliée par 30, passant de 20 à 600 Teraflops. Cette augmentation a été rendue possible par un effort financier important du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour plus de 80 M€ sur la période 2007-2010.
Grâce à cette acquisition, la recherche publique aura accès à des machines de conception variées et de technologies complémentaires, permettant ainsi à chaque type d’utilisateur de trouver la machine la plus adaptée à ses besoins. Elle marque une nouvelle accélération des investissements dans les infrastructures de recherche.
Ce nouvel investissement dans le domaine du calcul intensif est un outil stratégique de compétitivité pour les Etats et les entreprises, et un instrument incontournable pour la recherche. En effet, la simulation est aujourd’hui le complément indispensable de l’expérimentation et de la théorie. Un supercalculateur permet aux scientifiques de modéliser et de simuler les phénomènes les plus complexes pour mieux les comprendre ou les anticiper, comme en climatologie, en sismologie, dans les nouveaux matériaux, en chimie ou en biologie. Ainsi, la physique des plasmas, une thématique dans laquelle travaille le professeur Cédric VILLANI, à qui a été attribuée la Médaille Fields le mois dernier, bénéficie directement des apports du calcul intensif. Celui-ci sert également aux industriels pour optimiser les performances de leurs technologies et de leurs processus, et préparer les innovations de demain, dans l’aéronautique, l’automobile ou l’énergie par exemple. A cet égard, l’initiative HPCPME (Calcul à haute performance pour les petites et moyennes entreprises), lancée par GENCI, l’INRIA et OSEO fin juillet, est essentielle pour aider les PME dans leur première utilisation du calcul intensif.
Au-delà de PRACE, la France est impliquée dans de nombreux programmes de recherche européens, utilisant la simulation numérique, par exemple ENES pour les sciences de la Terre et du Climat, EFDA pour la fusion et ESA pour l’astrophysique. Au niveau français, 123 projets de recherche impliquant du calcul intensif ont été financés par l’Agence nationale de la recherche sur la période 2005-2008 pour un montant d’aides de 66 M€, notamment dans le cadre des appels à projets COSINUS, ARPEGE et DEFI. Dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir, un premier appel à projets devrait être lancé avant la fin de l’année 2010 pour financer des projets portant sur le calcul intensif.
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GENCI
GENCI (Grand équipement national de calcul intensif) est une société civile détenue par l’Etat représenté par le Ministère de la Recherche et l’Enseignement Supérieur, le CEA, le CNRS, les Universités et l’INRIA.
Créé en 2007, GENCI a pour objectif de permettre à la France de retrouver une puissance de calcul conforme avec son rang de puissance scientifique, notamment en fixant les orientations stratégiques et en réalisant les investissements prioritaires dans le domaine du calcul intensif. Cette structure est destinée à relancer les investissements dans ce domaine, et à remédier à la dispersion des efforts des différents acteurs (organismes de recherche, universités).
GENCI est ainsi chargé de :
* promouvoir l’utilisation du calcul intensif dans la recherche fondamentale et la recherche industrielle ;
* mettre en place et assurer la coordination des principaux équipements de calcul nationaux dont il assure le financement et est en propriétaire ;
* assurer le rôle d’agence de moyens pour la recherche en calcul intensif ;
* agir pour le compte de la France dans le cadre de l’espace européen de calcul intensif à destination de toutes les communautés scientifiques intéressées, académiques ou industrielles, nationales, européennes, ou internationales.
PRACE, qui comprend aujourd’hui 19 pays membres, a pour but de mettre en place en Europe, à partir de 2010, une infrastructure de calcul scientifique de visibilité mondiale nommée PRACE AISBL. Officiellement lancée à Barcelone le 9 juin dernier, elle sera composée de 4 centres équipés de supercalculateurs d’une puissance supérieure ou égale à 1 Petaflops, dont celui acquis par GENCI. Ainsi, au-delà des moyens de calcul des centres nationaux, il devient possible aux chercheurs européens d’accéder à des moyens de classe mondiale et de procéder à des avancées scientifiques et techniques majeures afin d’accroître la compétitivité scientifique européenne.