La dirofilariose ou maladie des vers du cœur, est une pathologie potentiellement mortelle touchant majoritairement les chiens. Endémique du bassin méditerranéen, elle est apparue dans l’est de l’Europe il y a une dizaine d’années. Depuis février 2023, nos équipes proposent aux vétérinaires et propriétaires de cette région du monde, une nouvelle solution préventive annuelle, simple d’utilisation pour protéger l’animal efficacement1.
Lorsqu’un moustique porteur de la dirofilariose pique un chien, il peut laisser dans son organisme des larves microscopiques. Celles-ci se développent ensuite et migrent jusqu’à son artère pulmonaire, près du cœur. Une fois adulte, le ver peut mesurer jusqu’à 30 centimètres et vivre dans l’organisme de 5 à 7 ans, sans qu’aucun signe clinique n’apparaisse. La présence de ce parasite adulte n’est néanmoins pas anodine pour la santé du chien. Sans protection, les vers s’accumulent « silencieusement » à l’intérieur du corps et lorsqu’ils sont présents en quantité trop importante, ils empêchent le fonctionnement normal du cœur. Au stade avancé de la maladie, les chiens affectés souffrent parfois d’insuffisance cardiaque pouvant entraîner leur mort. La dirofilariose peut également dans de rares cas toucher l’Homme et se manifester par des nodules sous-cutanés ou des nodules pulmonaires.
La dirofilariose se propage en Europe Centrale et de l’Est depuis quelques années. Sa progression rapide est due à plusieurs facteurs : le réchauffement climatique2, de nouvelles espèces de moustiques qui sont des vecteurs de transmission compétents3 et la croissance de réservoirs d’infection tels que les chacals et les renards4. La maîtrise de la dirofilariose sur la zone est rendue particulièrement difficile du fait de la rapidité de sa progression, les vétérinaires étant peu informés sur son diagnostic et sa prise en charge.
Un mot d’ordre : prévention
À travers le monde, des traitements permettant d’éliminer les vers adultes existent, mais ils ne sont pas toujours disponibles dans certains pays d’Europe. De plus, les protocoles d’utilisation sont complexes et certains risques existent (réaction allergique, thrombose notamment). La prévention demeure donc la meilleure solution, en détruisant les larves avant qu’elles ne se développent et si possible, en diminuant le risque de piqûre avec des répulsifs contre les moustiques.
À ce jour, il existe différents produits répulsifs (sprays, pipettes ou colliers) ou larvicides. Cet arsenal thérapeutique est généralement administré mensuellement sur la période chaude, plus à risque pour les moustiques (en général de mai à septembre). Cependant, cette période peut être plus longue selon la météo et l’observance de traitements mensuels peut être difficile pour le propriétaire. De plus, la Société Européenne de Dirofilariose et d’Angiostrongylose (ESDA) recommande désormais une protection annuelle contre la dirofilariose compte tenu de la persistance croissante des moustiques en hiver et les solutions larvicides5. C’est pourquoi nos équipes apportent aujourd’hui une nouvelle solution de prévention larvicide, qui protège le chien toute l’année en une seule injection. Disponible depuis 2021, en France et en Slovénie, elle est désormais accessible aux vétérinaires et aux propriétaires de Hongrie, Bulgarie, République Tchèque, Slovaquie, Croatie et Roumanie.
1. Les chercheurs ont constaté que la moxidectine injectable tue les vers immatures déjà présents dans le chien (100 % de vers âgés de 3 mois et 86 % de vers âgés de 4 mois).
2. Genchi et al., 2001; Sassnau et al., 2014
3. Madon et al., 2002; Cancrini et al., 2003; Roiz et al., 2007
4. Tolnai et al., 2014
5. European Society of Dirofilariosis and Angiostrongylosis. Guidelines; ESDA: Las Palmas de Gran Canaria, Spain. Available online (accessed December 2022).