La Métropole Européenne de Lille est concernée par les problématiques de pollution de l’air et de congestion de son trafic routier. Pour inciter les conducteurs autosolistes à changer leurs pratiques, la MEL souhaite les encourager à utiliser un autre mode de déplacement lors des heures de pointe, à covoiturer ou à décaler leurs trajets en dehors de ces moments. Pour cela, la MEL mettra en place le dispositif Changer, ça rapporte, l’atout anti-embouteillages de la MEL qui récompense tous les automobilistes qui changent leurs habitudes, à partir septembre 2023. Une grande première en France.
Répondre aux enjeux climatiques
Dès 2018, la Métropole s’est engagée pour la mise en place du dispositif « Écobonus » afin d’inciter les particuliers à limiter l’usage de la voiture lors des congestions récurrentes aux heures de pointe et sur les axes autoroutiers de l’agglomération lilloise. Pour porter le dispositif, la MEL communiquera très prochainement en associant les intercommunalités voisines.
Les usagers volontaires au cœur du dispositif
Le programme consiste à récompenser les automobilistes métropolitains et hors métropole qui acceptent de diminuer leur utilisation de la voiture sur certains axes routiers fréquentés pendant les heures de pointe (de 7h à 9h le matin et de 16h30 à 18h30 le soir) alors qu’ils avaient pour habitude d’emprunter quotidiennement et seuls ces trajets.
Le déploiement du programme Écobonus sera progressif. Dans un premier temps, il sera mis en place sur l’autoroute A1 dès 2023 (sens entrant vers Lille à l’heure de pointe du matin de 7h à 9h et sens sortant à l’heure de pointe du soir de 16h30 à 18h30) et sur l’autoroute A23 (sens entrant vers Lille à l’heure de pointe du matin de 7h à 9h et sens sortant à l’heure du pointe du soir de 16h30 à 18h30).
Chaque trajet évité en voiture donnera droit au gain d’une récompense d’un montant de 2€ par trajet dans la limite de 80€/mois qui seront versés directement sur le compte bancaire des participants.
Pour cela, il faudra utiliser les transports en commun tels que le train ou le bus, prendre son vélo, pratiquer le télétravail, le covoiturage, décaler ses horaires de travail, sans oublier les modalités dites « hybrides » en utilisant son véhicule pour aller à une gare ou se stationner dans un parking relais. Les modifications d’itinéraires ne seront donc pas éligibles au dispositif.
Les modèles de circulation, tenant compte d’une capacité sur l’A1 d’environ 12 000 véhicules sur les heures de pointe du matin et d’un objectif d’effacement de 6%, laissant espérer une diminution du trafic de 750 véhicules.
Afin de vérifier les changements de comportement de mobilité, l’usager devra apporter la preuve via une application sur son smartphone, de façon volontaire sur une tranche horaire spécifique du matin et du soir pour pouvoir valider ses trajets effacés. Par ce biais, la MEL disposera donc d’un bilan des effacements réalisés par les candidats inscrits au dispositif.
L’exemple des Pays-Bas
Ce type de projet a déjà été mis en œuvre aux Pays-Bas, plus particulièrement à Rotterdam depuis 2014, en impliquant jusqu’à 12 000 participants sur différentes zones de l’agglomération et permettant d’éviter jusqu’à 5 000 trajets aux heures de pointe par jour en moyenne sur les axes ciblés.
Les étapes du projet
- Mars-Mai 2023 : Campagne de pré-inscription des automobilistes volontaires.
- Mai-Juin 2023 : Vérification de l’éligibilité des automobilistes en détectant leurs passages sur les axes autoroutiers concernés à travers la lecture automatisée des plaques d’immatriculation.
- Été 2023 : Enrôlement et confirmation de participation à 5 000 conducteurs estimés. Ils devront fournir des pièces complémentaires (CNI, RIB…) afin de valider leur inscription définitive et créer leur compte sur l’application dédiée.
- Septembre 2023-Juin 2024 : Déploiement opérationnel du programme pendant 9 mois. Tout trajet évité sera récompensé. Les automobilistes participants pourront déclarer leurs « effacements » sur l’application dédiée afin de débloquer le versement des récompenses.
« Avec Écobonus, nous répondons à l’urgence climatique par une action concrète : récompenser tous ceux qui n’utilisent plus leurs véhicules pour circuler sur les grands axes autoroutiers congestionnés de la MEL au profit des mobilités douces, du co-voiturage, du télétravail et en décalant leurs horaires d’arrivée et de départ au travail. C’est l’opportunité d’agir directement sur le comportement des usagers, de les récompenser pour améliorer la qualité de l’air. » Damien Castelain, Président de la MEL