Le 21 septembre, le Sénat a pris acte du succès de la pétition « Pour l’interdiction du déterrage des blaireaux » déposée par l’ASPAS en mars dernier signée par 104 745 citoyens et soutenue par de nombreuses associations. La balle est maintenant dans le camp de la Commission des affaires économiques qui a la charge de mettre sur pied une mission de travail et de désigner un rapporteur public dans les prochains mois.
Il s’agit de la 4e pétition seulement à atteindre l’objectif des 100 000 signatures en moins de six mois, et la deuxième à exiger un changement radical des modes et pratiques de chasse en France : preuve qu’il y a une attente très forte des Français à laquelle nos représentants politiques se doivent de répondre. À l’heure où la condition animale préoccupe de plus en plus les citoyens, nos associations se félicitent qu’une suite puisse être donnée à la demande concernant l’interdiction de la vénerie sous terre, une pratique de chasse brutale et source de grandes souffrances pour les blaireaux, mais aussi les renards, autres animaux concernés par ce loisir sanglant toujours légal en France.
Nous regrettons que le Sénat n’ait pas choisi d’étudier la question du déterrage en séance plénière, ce qui aurait permis de déboucher plus rapidement sur un texte parlementaire. Cependant, la mise en place d’une mission au sein de la Commission des affaires économiques permettra au moins à nos associations de démontrer en quoi la pratique du déterrage devrait être abandonnée, comme l’ont déjà fait la plupart de nos pays voisins.
Nos associations tiennent cependant à affirmer notre très grande vigilance quant à la composition de la future mission, de sa fiabilité scientifique et de son objectivité. Nous ne manquerons pas de dénoncer haut et fort toute tentative d’étouffement démocratique par l’intrusion du lobby de la chasse. Il serait inconcevable que le rapporteur désigné ait une quelconque accointance avec l’objet dénoncé par la pétition, comme cela a été le cas pour la mission sécurisation de la chasse, et dont certaines conclusions du rapport ont scandaleusement tourné à l’avantage du lobby des armes et de la chasse.
Sans attendre la mise en place de la mission parlementaire, nos associations poursuivent dès aujourd’hui le combat contre le déterrage devant les tribunaux, sur le terrain, dans les médias et là où nous le pourrons, pour qu’un maximum de Français soient alertés de l’existence et de la légalité de cette pratique injustifiable du point de vue scientifique, économique et éthique.