La crise sanitaire et les multiples périodes de confinement qui se sont succédé entre 2020 et 2021 ont rappelé le rôle primordial des conditions de logement pour la qualité de vie des Franciliens. Le télétravail et l’enseignement à distance ont encore renforcé cette prise de conscience car ils conduisent à intensifier l’usage du logement.
Les différentes enquêtes menées depuis ont d’ailleurs mis en évidence le manque d’espace comme l’une des principales insatisfactions des Franciliens vis-à-vis de leur logement. Disposer d’un logement adapté à sa taille apparaît comme un facteur essentiel de bien-être mais aussi de santé, qui participe à la capacité des ménages à se projeter dans leurs parcours de vie.
Alors que le confort sanitaire n’a cessé de s’améliorer au cours des cinquante dernières années, la suroccupation*, déjà élevée en Île-de-France, continue de s’accroître.
Comment mettre fin à ces situations difficiles à vivre au quotidien ?
Premiers concernés : les familles monoparentales, les ménages atypiques**, les enfants et les jeunes
- En 2018 2,7 millions de Franciliens vivent à l’étroit, soit 22% de la population régionale
- Cette suroccupation est deux fois plus fréquente qu’en France métropolitaine
- Parmi ces 2,7 millions, 520 000 sont des personnes seules et 2,1 millions vivent dans des ménages de deux personnes ou plus
Parmi les ménages de deux personnes ou plus, les premiers concernés sont les familles monoparentales, les ménages atypiques*, les enfants et les jeunes
- La moitié a moins de 25 ans
- 33% des familles monoparentales vivent en suroccupation ( contre 19% couples avec enfant et 5,3% couple sans enfant)
- La situation concerne en premier lieu les locataires, qui représentent 80% des ménages vivant à l’étroit
Une concentration spatiale
- Il y a plus de suroccupation en coeur d’agglomération : 1,5 millions de Franciliens vivant à Paris et en petite couronne sont à l’étroit.
- 59 communes concentrent54% des ménages et personnes vivant à l’étroit; des communes caractérisées par avec un parc dégradé dans le secteur privé et des logements à bas loyers dans le secteur social
Une aggravation du phénomène sur la période récente (2008-2018)
- Le taux de suroccupation a augmenté de 0,6 point en Île-de-France alors qu’il est resté stable en France métropolitaine
- La suroccupation se polarise en petite couronne et se diffuse en grande couronne
- Dans le parc locatif social la suroccupation a augmenté de 2,2 points, due à l’absence d’alternative financièrement accessible dans le privé (en location ouenaccession), d’où des durées d’occupation qui s’allongent et des cohabitations prolongées subies, pour les jeunes ou les couples qui se séparent par exemple.
* Considérant que chaque ménage devrait disposer de suffisamment d’espace et d’un nombre de pièces permettant de préserver l’intimité de chacun de ses occupants, l’Insee a défini une norme d’occupation, à retrouver p.5 de l’étude
** plusieurs personnes sans lien familial direct