« Cette 24e Techno Parade se veut, cette année encore, revendicative. Les musiques électroniques sont toujours confrontées à des idées reçues. Les événements sont encore difficiles à organiser. Les réticences et les inquiétudes autour de ce mouvement ne sont pas justifiées. Ce courant musical est le 2e plus écouté par les jeunes après le hip-hop. Il mérite donc de pouvoir s’exprimer plus librement », souligne Tommy Vaudecrane, président de Technopol, association de défense des cultures électroniques.
Des revendications pour promouvoir la culture électro et ceux qui la font vivre
Créée en 1998, avec le soutien de l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, sur le modèle de la « Love Parade » de Berlin, la Techno Parade revendique chaque année « un accès à une fête plus libre ». La dernière édition, qui avait réuni en septembre 2019 plus de 200 000 personnes, avait ainsi pour mot d’ordre « Rien n’arrête un peuple qui danse ! ». Farouchement engagés dans la défense des valeurs de la musique électronique, ses organisateurs rappellent ainsi à cette occasion leurs nombreuses revendications :
- L’inscription des musiques électroniques au patrimoine culturel français
De Pierre Henry à la French Touch en passant par Jean-Michel Jarre, Laurent Garnier ou Manu Le Malin, les artistes français ont marqué l’histoire de la musique électronique depuis près de 50 ans. Ils ont fait de la France l’un des pays de référence dans le monde et ces courants doivent aujourd’hui être mieux considérés et mieux protégés.
- Équité de traitement pour les acteurs et actrices des musiques électroniques
Les acteurs et actrices des musiques électroniques s’acquittent des mêmes taxes et se conforment aux mêmes contraintes administratives et légales que ceux qui évoluent dans les musiques actuelles. Pourtant, malgré près de 30 ans de combat pour leur reconnaissance, ils souffrent encore d’une iniquité de traitement de la part de certaines autorités et institutions. On note notamment des déséquilibres dans l’attribution des subventions publiques, mais aussi des contraintes supplémentaires lors de l’implantation de festivals électro, une pression sur certaines communes qui accueillent ces événements, des discriminations envers les professionnels, etc.
- Adapter le régime de l’intermittence au métier de DJ
Définir un cadre légal qui prenne en compte les spécificités du métier de DJ et permettre une adaptation du régime d’intermittence.
- Créer des zones d’accueil pour les événements et festivals de musiques électroniques
Identifier sur le territoire national des espaces adaptés à l’accueil d’événements de musiques électroniques, prenant en compte leurs spécificités : émergences sonores, jauges, transports, etc.
- Adapter le décret son aux spécificités des musiques électroniques
Revoir le décret « son » afin qu’il prenne en compte les spécificités liées à la diffusion de musiques électroniques et, notamment, certaines fréquences propres à ce mouvement. Dans son état actuel, le décret n’a pas été pensé pour permettre aux professionnels de travailler dans des conditions réalistes et applicables. Les organisateurs de la Techno Parade demandent qu’un groupe de travail, composé d’acteurs et d’actrices de musiques électroniques, ainsi que de techniciens acoustiques spécialisés, soit créé afin de définir des émergences adaptées à cette culture.
- Créer un cadre réaliste et applicable pour l’organisation de free parties
Les free parties sont une composante incontournable des musiques électroniques en France. Notre pays est celui qui compte le plus de sound systems et de free parties dans le monde. Cette culture a influencé de nombreux artistes et organisateurs qui sont aujourd’hui des références à l’international. Depuis trop longtemps les discussions n’aboutissent pas à un consensus clair permettant à cette pratique amateure de trouver sa place dans le paysage culturel français.
Une nouvelle édition toujours plus responsable
Pour célébrer tous les courants de la musique électronique dans les meilleures conditions possibles, les organisateurs de la Techno Parade seront une fois encore très vigilants quant à la sécurité de l’événement, à tous les niveaux (professionnels, organisateurs et public). Celle-ci est assurée en partenariat avec la préfecture de police de Paris, la Protection Civile, le Samu, les pompiers de Paris et avec l’appui logistique de la Mairie de Paris. De plus, l’organisateur, l’association Technopol, accompagne ce dispositif par la mise en place d’agents de sécurité chargés de la protection des chars.
Il veillera également à minimiser au maximum l’impact environnemental de l’événement. Ainsi, l’opération « recyclage des bâches en sacs à main » est renouvelée, à laquelle s’ajoute sur cette édition une démarche de respect de l’environnement dans le cadre d’une communication « verte » avec l’impression d’affiches et de flyers en papier recyclé.
Enfin, la Techno Parade 2022 signe un engagement fort sur les questions de prévention. Plus de 100 bénévoles se déploieront ainsi pour mener une action de prévention sans précédent, en amont comme le jour J : dépistage auditif pour les professionnels de la parade, distribution de bouchons d’oreilles et d’eau sur le parcours, entre autres.