Plus de 3,3 milliards de personnes sont très vulnérables aux risques climatiques et météorologiques. Les solutions fondées sur la nature pourraient réduire l’intensité de ces risques de 26%. C’est ce que montre un nouveau rapport publié par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et le WWF. Ce rapport marque le début d’un partenariat mondial entre la FICR et le WWF.
• Les solutions fondées sur la nature peuvent réduire la probabilité d’occurrence des changements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes.
• L’analyse de la FICR et du WWF explique comment des vies peuvent être sauvées en travaillant avec des solutions fondées sur la nature pour prévenir l’exposition à ces dangers et aider les communautés vulnérables à s’adapter et à résister aux dangers d’un monde qui se réchauffe.
• Ces solutions pourraient offrir aux pays en développement une protection précieuse contre le coût économique des changements climatiques, en leur permettant d’économiser au moins 104 milliards de dollars en 2030 et 393 milliards de dollars en 2050.
Thomas Vellacott, directeur général du WWF Suisse:
«Si nous n’intensifions pas nos efforts pour limiter les effets du réchauffement de la planète, davantage de vies seront perdues, et les économies et nos moyens de subsistance seront affectés. La nature est notre meilleure alliée. En la restaurant et en la protégeant, nous pouvons aider les écosystèmes à renforcer leur résilience et à continuer de fournir des services essentiels à l’humanité, et en particulier aux communautés les plus vulnérables.»
Jagan Chapagain, Secrétaire général de la FICR:
«La crise climatique est à l’origine de multiples crises humanitaires dans le monde. Son impact sur des millions de personnes s’intensifie. Rendre la nature plus verte, restaurer les forêts, les terres agricoles et les zones humides sont quelques-uns des moyens les plus efficaces et les plus rentables d’aider les communautés vulnérables. En protégeant la nature, on protège les personnes.»
Conserver les forêts pour restaurer les terres dégradées, fournir de la nourriture, restaurer des plaines inondables et des zones humides saines pour réduire l’impact des inondations et promouvoir une agriculture durable pour se protéger des sécheresses. Restaurer les mangroves et les récifs coralliens pour constituer une barrière protectrice contre les tempêtes, absorber le CO2 et fournir de la nourriture aux communautés locales et des habitats à la vie marine. Tels sont quelques exemples de solutions efficaces fondées sur la nature qui permettent de lutter contre la crise climatique, telles que décrites dans le rapport, Working with Nature to Protect People. (Résumé en français).
Il est publié conjointement par la FICR et le WWF. Les deux organisations ont décidé d’unir leurs forces pour sensibiliser et agir, afin de renforcer la résilience des communautés les plus menacées. Ce partenariat vise à faire prendre conscience de la manière dont la nature protège les personnes et la biodiversité, en particulier dans les contextes de catastrophes et d’aide humanitaire. La présence combinée des organisations dans 192 pays, avec une longue histoire de travail, de crédibilité et de relations avec les parties prenantes nationales et locales, permettra à ce partenariat de soutenir une mise en œuvre significative et une mise à l’échelle des solutions fondées sur la nature.
Le WWF Suisse mène déjà des projets dans lesquels les solutions fondées sur la nature sont essentielles. Par exemple en Amazonie colombienne. En collaboration avec la population locale, la forêt est préservée de la déforestation et restaurée dans la zone tampon autour du parc national de Chiribiquete. Cela se fait par la promotion d’une gestion durable et par des reboisements ciblés dans la zone de projet de plus de 1500 km2. Ces mesures reposent sur le développement participatif de plans d’utilisation des terres et leur mise en œuvre, ainsi que sur la promotion d’une agriculture durable. Cela permet non seulement de réduire la déforestation, mais aussi d’assurer l’approvisionnement alimentaire de la population locale et d’augmenter sa résistance aux changements climatiques, lui permettant ainsi d’assurer ses moyens de subsistance à long terme.
Le partenariat avec la Croix-Rouge ouvre des perspectives: «Nous avons une convergence de thèmes et cette alliance sera cruciale pour faire face aux crises qui s’annoncent. Nous allons promouvoir la sensibilisation aux solutions fondées sur la nature et encourager gouvernements, communautés, secteur privé à intégrer la nature dans leurs actions d’adaptation au climat et de réduction des risques de catastrophe», souligne Simone Stammbach, directrice de Global Network Development au WWF Suisse.
La FICR
Le réseau de la FICR est l’un des plus grands acteurs de la réduction des risques de catastrophes dans le monde. Depuis des décennies, les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (192 dans le monde) sont en première ligne pour aider les communautés à se préparer, à réagir et à se remettre des catastrophes liées au climat. Elles constatent, chaque jour, les risques encourus par les personnes vulnérables et travaillent avec les communautés pour trouver des mesures d’adaptation et de réduction des risques innovantes, peu coûteuses et durables.
Les solutions fondées sur la nature
En 2022, l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA) a officiellement reconnu les solutions fondées sur la nature et les a définies comme « des mesures visant à protéger, à conserver, à restaurer, à utiliser et à gérer de manière durable des […] écosystèmes naturels ou modifiés qui permettent de relever les défis sociaux, économiques et environnementaux de manière efficace et flexible, tout en bénéficiant au bien-être humain, aux services écosystémiques, à la résilience et à la biodiversité ».
C’était la première fois que le concept a été discuté et approuvé par les gouvernements dans un forum multilatéral.