La langue maternelle, c’est un peu comme le vélo : une fois qu’on l’a apprise, c’est pour toujours. C’est du moins ce que croient la plupart des gens mais il serait pourtant possible de l’oublier. Alors que l’on célèbre ce mois-ci la langue maternelle, Babbel, plateforme premium d’apprentissage des langues, analyse ce phénomène rare appelé “attrition du langage” et 4 conditions dans lesquelles il peut se produire.
- L’apprentissage approfondi d’une nouvelle langue
A l’apprentissage d’une nouvelle langue, un individu se concentrera de manière assez automatique, sur les règles qui régissent ce nouveau langage. Ainsi, la langue maternelle passe petit à petit au second plan, les efforts étant concentrés sur un autre système linguistique, qui stimule une seconde partie du système cérébral.
- Domination croissante de la seconde langue / Exposition réduite à la langue maternelle
Le fait d’être immergé dans un autre contexte social et linguistique peut entraîner l’attrition de la langue maternelle. Confronté à une nouvelle langue quotidiennement, celle-ci devient ainsi dominante, provoquant une difficulté croissante à retrouver les mots. L’accès au vocabulaire devient moins rapide, moins automatique : le cerveau se réorganise, des réflexes linguistiques se perdent. Petit à petit, la nouvelle langue prend racine dans notre esprit, et l’utilisation de langue devient plus directe, de moins en moins liée à la langue d’origine.
“Afin d’éviter de limiter la perte de repères de sa langue maternelle et conserver des réflexes linguistiques tout en en apprenant d’autres, il faut demeurer de manière quotidienne exposé aux différentes langues, afin de faire travailler les systèmes linguistiques simultanément. La lecture, les séries, les films, ou l’écoute de podcasts ou de musiques dans des langues différentes sont des solutions qui fonctionnent. “ explique Malcolm Massey, professeur français pour Babbel Live.
- L’attitude et la motivation d’un locuteur vis-à-vis de sa nouvelle langue et de sa langue maternelle
L’un des facteurs majeurs d’attrition du langage peut également être liée à l’historique et à l’attitude des parlants de la langue. L’expérience d’Aharon Appelfeld, un auteur hébreu d’Israël, en est la meilleure illustration. Entouré d’un mélange de langues dès son plus jeune âge, il grandit avec l’allemand comme langue maternelle. Son père et lui sont déportés dans un camp de concentration nazi, dont il parvient à s’échapper en 1942. Il a vécu comme un fugitif, a passé un certain temps dans la clandestinité, a travaillé comme cuisinier dans l’armée soviétique et a finalement passé du temps dans un camp de personnes déplacées en Italie avant d’émigrer secrètement en Palestine en 1946. Ainsi, cette expérience traumatisante a conduit à une attitude émotionnelle négative envers sa langue maternelle. Sa détermination à s’intégrer rapidement et complètement dans une nouvelle communauté a probablement accéléré cette érosion.
- Xenoglossie
L’attrition du langage peut également être liée à une détérioration dite physique, liée par exemple à un accident. Au total, depuis 1941, une cinquantaine de cas liés au syndrome de l’accent étranger ont été rapportés dans le monde. Ce syndrome aussi étrange que rare, qui reste un mystère pour les médecins, a également frappé il y a deux ans un jeune Australien de 22 ans victime d’un grave accident de la route. Après une semaine de coma, il s’est réveillé en parlant mandarin, la langue la plus utilisée en Chine, qu’il avait apprise en même temps que le français.
« La langue est vivante, en constante évolution et puissante sur le plan émotionnel. Son assimilation dans le cerveau réside non seulement dans la mémoire, mais aussi dans le système limbique (où se trouvent les émotions). Que nous apprenions une langue par amour, pour le travail ou pour renouer avec nos racines, une deuxième langue peut atteindre une position dominante dans la hiérarchie des langues de notre cerveau. » explique Malcolm Massey.
Si une langue maternelle peut se perdre et s’oublier, quant est-il de l’accent ?
45% des Italiens interrogés souhaiteraient perdre leur accent, quand 15% souhaitent le conserver. En France, c’est 34% qui veulent s’en débarrasser tandis que 8% seulement sont heureux de garder le populaire french accent.
À propos de Babbel:
Babbel développe et opère un écosystème d’expériences interconnectées d’apprentissage des langues en ligne et est motivé par l’objectif de créer une compréhension mutuelle par le biais du langage. Cela signifie créer des produits qui aident les gens à se connecter et à communiquer à travers les cultures. Les produits Babbel App, Babbel Live, Babbel Podcasts et Babbel for Business se concentrent sur l’utilisation d’une nouvelle langue dans le monde réel, dans des situations réelles, avec des personnes réelles. Et cela fonctionne : Des études menées par des linguistes d’institutions telles que l’Université d’État du Michigan, l’Université de Yale et la City University de New York ont démontré l’efficacité des méthodes d’apprentissage des langues de Babbel.
La clé est un mélange d’humanité et de technologie. Babbel propose plus de 60 000 leçons dans 15 langues, élaborées par plus de 180 experts en didactique. Les comportements des utilisateurs sont analysés en continu afin de façonner et d’améliorer l’expérience de l’apprenant. Cela aboutit à un contenu interactif en constante adaptation avec des cours en direct, des jeux, des podcasts et des vidéos qui facilitent la compréhension d’une nouvelle langue, de l’espagnol à l’indonésien.
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