L’opéra de Lyon a décidé de mettre fin à ses relations partenariales avec TotalEnergies. De son côté, la ville de Lyon s’est dotée d’une charte de mécénat incluant les enjeux environnementaux, mettant fin en conséquence à un partenariat entre la multinationale et le musée des Beaux-Arts de la ville. C’est ce que la mairie et l’opéra ont annoncé aux militants et militantes du groupe local Greenpeace de Lyon, avec qui des discussions étaient engagées. Greenpeace France salue ces initiatives et en appelle aux institutions culturelles et villes de France : qui sera la suivante à prendre de tels engagements ?
Victoire : contre l’emprise de l’industrie fossile, la mobilisation a payé
A l’heure de l’urgence climatique, accepter des subventions de la part d’entreprises climaticides n’est plus acceptable. Les institutions qui reçoivent des financements de majors pétrolières et gazières comme TotalEnergies doivent se poser la question de leur responsabilité dans la lutte contre le changement climatique. A Lyon, c’est désormais chose faite, après plusieurs mois d’échanges entre le groupe local Greenpeace de Lyon et la mairie, ainsi qu’avec l’opéra. Extinction Rebellion avait également interpellé l’opéra de Lyon le 23 octobre dernier lors d’une action.
« Nous avons décidé de ne plus solliciter le mécénat d’entreprises du secteur de l’énergie pétrolière », a écrit l’opéra de Lyon le 9 décembre au groupe local de Greenpeace. Six jours plus tard, la ville de Lyon indiquait, au sujet du partenariat entre le musée des Beaux-Arts[1] et TotalEnergies : « Je vous confirme que nous avons décidé de ne pas reconduire ce partenariat ». Après avoir déclaré l’état d’urgence climatique en mars dernier, puis revu sa charte de mécénat, la mairie de Lyon a estimé que TotalEnergies ne répondait pas à ses exigences écologiques.
Ces annonces coup sur coup marquent-elles le début d’un mouvement contre l’emprise de l’industrie fossile sur notre société ? « La culture se doit d’être à l’avant-garde de la société et de montrer l’exemple face à l’urgence climatique ; et cela commence par cesser de cautionner les activités climaticides des entreprises pétrolières et gazières. L’opéra et le musée des Beaux-Arts de Lyon viennent d’ouvrir la voie. Le musée du Louvre leur emboîtera-t-il le pas ? Après la ville de Lyon, les autres villes françaises vont-elles se positionner ? Il est temps pour toutes ces institutions d’exclure l’industrie fossile de leurs chartes de mécénat ! », réagit Edina Ifticene, chargée de campagne Pétrole à Greenpeace France[2].
Les partenariats et mécénats, outils d’influence des majors pétrolières et gazières
Tout en restant très discrète, TotalEnergies s’est immiscée dans le quotidien des citoyennes et des citoyens. La multinationale est partout : dans les musées, les écoles, les institutions publiques diverses et variées… Et sa présence n’est pas anodine : cette stratégie bien huilée des multinationales pétrolières et gazières leur permet d’acheter leur acceptabilité sociale pour continuer, en parallèle, leurs activités destructrices et climaticides.
Après avoir dénoncé cette stratégie dans son documentaire « L’Emprise Total », Greenpeace a lancé le 4 octobre 2021 une initiative citoyenne européenne pour la fin des publicités, partenariats et mécénats pour toute entreprise vendant des biens et services fossiles. Si cette pétition atteint le million de signatures dans l’Union européenne, la Commission européenne devra se saisir du dossier.
[1] Le musée des Beaux-Arts de Lyon est une institution municipale et doit donc se conformer à la charte de mécénat définie par la mairie.
[2] Après avoir mené une action le 6 octobre 2021 pour dénoncer la complicité du Louvre dans l’activité climaticide de TotalEnergies, Greenpeace France a saisi la justice le 7 décembre face à l’opacité du Louvre sur ses partenariats avec TotalEnergies.