Dimanche 31 octobre, la Conférence mondiale sur le climat (COP 26) débutera à Glasgow. L’expert climatique du WWF Patrick Hofstetter est sur place. Voici les attentes du WWF :
Tenir les promesses et renforcer les objectifs climatiques. Actuellement, les promesses climatiques des différents pays conduisent à une augmentation de la température de 2,7 degrés Celsius d’ici 2100. Cette augmentation aura des conséquences dramatiques pour la population, entraînant par exemple des famines. Nous sommes loin de l’objectif de 1,5 degré fixé par l’accord de Paris. Le WWF appelle tous les pays à renforcer considérablement leurs objectifs climatiques actuels ! La Suisse peut et doit, elle aussi, réduire ses émissions nettes à zéro au plus tard en 2040. Et faire ainsi partie de la solution plutôt que du problème.
En matière de gestion des certificats, mieux vaut ne pas avoir de règles que d’en avoir de mauvaises ! Les réductions d’émissions ne doivent pas être comptabilisées deux fois – c’est-à-dire par l’acheteur des certificats et par le pays dans lequel les projets de protection du climat ont lieu. Les anciens certificats de la phase du Protocole de Kyoto ne doivent pas être transférés à l’Accord de Paris. En outre, il faut éviter que cela empêche les pays et les entreprises de se fixer des objectifs de réduction compatibles avec les 1,5° de l’Accord de Paris. La WWF veut des règles strictes ou bien pas de règles du tout.
Les flux financiers doivent être rediriger de manière à respecter le climat. Les institutions financières doivent cesser d’injecter des fonds dans de nouveaux projets d’énergie fossile, tels que les centrales au charbon. De plus, elles doivent définir des stratégies de réduction concrètes, assorties d’objectifs intermédiaires contraignants, afin d’atteindre rapidement l’objectif de zéro émission nette.
Les villes et les entreprises ont également un rôle élémentaire à jouer. Dans le cadre du « WWF One Planet City Challenge », les villes peuvent se fixer des objectifs climatiques. Sept villes suisses participent actuellement à la compétition mondiale. Dans le cadre de la « Science-Based Target Initiative », plus de 2000 entreprises dans le monde se sont engagées à réduire leurs propres émissions et celles de leurs fournisseurs de manière à ce qu’elles soient compatibles avec l’objectif climatique de Paris. En Suisse, il n’y a que 53 entreprises participantes – le potentiel est grand.
La protection du climat et de la biodiversité vont de pair. Les océans, les forêts et les sols absorbent actuellement plus de la moitié des émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles chaque année. Ils jouent donc un rôle essentiel dans la protection du climat. Seuls des écosystèmes sains et dotés d’une grande biodiversité – que ce soit sur terre ou en mer – pourront jouer ce rôle à l’avenir. La COP26 doit rapprocher encore davantage la protection du climat et la protection de la biodiversité et mieux protéger ces services fournis par la nature.