Avec la pose de la première pierre de la nouvelle résidence sociale « Bara » c’est la bataille de la dignité humaine et de la fraternité menée conjointement par la mairie et les résidents eux-mêmes qui est gagnée. Le démarrage de ce chantier est l’aboutissement heureux d’un processus de relogement passant par une réquisition municipale inédite en droit français, d’un bâtiment propriété de l’État.
Pour Patrice Bessac, maire de Montreuil, « La reconstruction de l’historique foyer Bara qui débute aujourd’hui, ferme la boucle d’un combat pour l’humanité menée par la municipalité de Montreuil et les résidents du foyer Bara soutenus par la solidarité des habitants et riverains en faveur de la mise à l’abri, de la protection et de la dignité de tous les résidents ».
Pose de la première pierre de la nouvelle résidence sociale
Ce lundi 11 octobre démarre à l’angle des rues Bara et Robespierre, le chantier d’une résidence sociale de 160 logements autonomes (142 studios T1 et 18 studios T1+) dotés de 2 ascenseurs et équipés chacun d’une kitchenette et d’une salle d’eau. Au rez-de-chaussée de la partie du bâtiment donnant sur la rue Robespierre, un local commercial de 40 m² ouvrira ses portes, la résidence sera équipée d’une laverie/lingerie, d’un atelier et d’un local vélo ainsi que d’une salle polyvalente dédiée aux résidents.
La nouvelle résidence sociale bénéficiera de certifications environnementales exigeantes : du Label Energie Carbone E3C1, du Label Biodivercity et du Label NF Habitat HQE. La chaufferie collective au gaz fonctionnera aussi avec des panneaux solaires installés en toiture. Enfin, un îlot paysager viendra agrémenter ces nouveaux logements permettant aux travailleurs actuellement disséminés dans plusieurs autres sites de Montreuil de retrouver des conditions de vie plus dignes et plus humaines.
Retour sur une formidable histoire d’accueil et de fraternité
C’est au numéro 18 de la rue Bara, au sein de ce qui allait devenir l’historique foyer Bara, que des milliers de travailleurs migrants, venus d’ailleurs, sont ici devenus citoyens de Montreuil. Construit en 1968, le foyer Bara a permis à des milliers de travailleurs de se loger, à égalité avec tous les citoyens de Montreuil. C’est ici, entre les rues Bara et Robespierre qu’ils ont bénéficié de la solidarité des riverains et de tous les Montreuillois.
Mais aux détours des années 90, la sur-occupation et le retrait progressif des aides publiques de l’État conduisent, faute d’entretien et de rénovation, à la détérioration du bâtiment. L’indignité guette. Les chambres et les parties communes se dégradent. Les sanitaires et la cuisine collective sont dans un état de vétusté avancé. Les résidents s’organisent, protestent, se font entendre. La Ville de Montreuil ne baisse pas les bras. Des solutions sont imaginées et envisagées.
Cette détermination municipale qui ne sera jamais démentie, aboutit, en 2013, à un protocole de desserrement (démolition-reconstruction) du foyer entre l’État, la Ville de Montreuil, les résidents, Coallia, gestionnaire du foyer et Antin, le propriétaire des lieux. Le projet prévoit de reloger les résidents, de démolir le foyer, de reconstruire cinq résidences sociales pour reloger l’ensemble des travailleurs.
En 2018, cinq ans après la signature de ce protocole, plus rien ne se passe pour le foyer Bara même si en 2015 et 2016, les deux premières nouvelles résidences sociales ont pu ouvrir leurs portes. La construction des trois autres résidences est retardée. Les conditions de vie des résidents du foyer Bara se détériorent dangereusement.
C’est alors que le 21 septembre 2018*, au nom de la dignité, de l’humanité et de la sécurité, Patrice Bessac, nouveau Maire de Montreuil, prend ses responsabilités, classe le foyer Bara comme logement inhabitable, prend un arrêté d’extrême urgence et réquisitionne une propriété de l’État (une première en droit français pour un maire), les ex-bureaux de l’AFPA, bâtiment vide, pour mettre à l’abri, plus de 200 résidents du foyer Bara.
Une longue bataille judiciaire s’engage pour faire reconnaître la dangerosité du foyer Bara et la pertinence de l’installation temporaire de ses résidents dans les bureaux vacants réquisitionnés. Le 29 novembre 2018, la justice donne raison sur l’inhabitabilité du foyer Bara. Le foyer Bara reste définitivement fermé. Le projet de démolition-reconstruction peut débuter.
Courant 2019, le préfet de Seine-Saint-Denis construit en urgence, rue Brûlefer, une structure passerelle d’hébergement temporaire pour reloger les résidents du bâtiment réquisitionné (qui sera évacué pour débuter l’installation du tribunal administratif de Montreuil et la Cour nationale du droit d’asile) en attendant l’achèvement du processus de reconstruction des cinq résidences sociales devant succéder à l’historique foyer Bara : celles des rues Emile-Zola (90 places bientôt livrées), Etienne-Marcel (120 places déjà livrées), des Hayeps (42 places déjà livrées), Voltaire (115 places déjà livrées) et de la rue Bara reconstruite.
* Revoir la vidéo de Patrice Bessac, maire de Montreuil montrant l’indignité dans la quelle vivent les résidents du foyer Bara en septembre 2018 : https://www.youtube.com/watch?v=sZ-n_TBhy-w
Pose de la première pierre, lundi 11 octobre, à 18h, au 27, rue Robespierre. En présence des résidents du foyer historique du foyer Bara, de Patrice Bessac, maire de Montreuil – Jacques Witkowski, préfet de la Seine-Saint-Denis – Denis Bonnetin, directeur général d’Antin Résidences – Jean-François Carenco, président de Coallia – Daniel Lopes, directeur général de Bouygues Bâtiment Île-de-France.