Comment le plus vieux bateau colonial australien a-t-il été reproduit grâce aux technologies 3D ?

Dans le cadre des travaux de développement du métro de la ville de Sydney en Australie, les employés en charge du projet sont tombés sur un ancien chantier naval, sur le site de la future station de métro Barangaroo. Sur le chantier, toutes sortes d’objets liés à la mer ont été trouvés, dont une embarcation.

Lors de la découverte du bateau, qui daterait de 1820 environ, de longues discussions ont été engagées sur la meilleure façon de le déterrer. « Finalement, nous avons jugé plus sûr de démonter lobjet et denlever chaque pièce en les consignant sur le terrain, en les emballant, les stockant et les transportant dans des conteneurs frigorifiques », explique Renee Malliaros, gestionnaire de projet et archéologue maritime pour la Silentworld Foundation, une ONG australienne spécialisée dans l’archéologie marine et le patrimoine. « Désormaisnous avons ce bateau de 12 mètres de long et de 3 à 3,5 mètres de large, en pièces, dans des citernes deau, et conservé dans le centre de conservation et de stockage du Métro de Sydney » ajoute-t-il.

L’objectif pour les archéologues a été de trouver un moyen de numériser le bateau, d’en apprendre le plus possible à son sujet, puis de le recréer numériquement. C’est au scanner Artec Eva que cette mission a été confiée : « C’est un projet particulièrement intéressant et excitant, parce qu’il s’agit de la plus ancienne embarcation datant de la colonisation de l’Australie jamais exhumée. », raconte Ben Myers, directeur du scan 3D chez Thinglab, partenaire d’Artec 3D.

Un scan rapide et plus vrai que nature

Grâce à l’utilisation d’Eva, le scan s’est déroulé rapidement, surtout comparé aux précédentes méthodes telles que le traçage 3D avec contact – un procédé qui nécessitait des heures pour tracer chaque arête -, ou des dessins 2D, qui étaient bon marché mais chronophages et imprécis.

Contrairement à la numérisation 3D (traditionnelle) avec contact, Artec Eva apporte une reproduction 3D fidèle du bois avec sa géométrie et sa couleur.

Étant donné que toutes les pièces avaient été emballées et stockées afin que leur état original, ou l’état dans lequel elles avaient été trouvées, soit conservé, elles devaient être numérisées dès leur déballage.

Pour les grandes pièces jouant un rôle structurel essentiel, telle que la quille, le scan a pris jusqu’à 15 minutes, tandis que les pièces plus fines, telles que les planches, ont été suspendues pour que le scan puisse être effectué en une fois.

Modéliser pour mieux recréer

Après le traitement des données du scan dans le logiciel Artec Studio, l’équipe a importé les modèles 3D dans le logiciel de modélisation Rhino, où elle a mis en évidence les caractéristiques principales.

« Il est très important de mettre en relief les motifs  les marques doutils, les trous de clouage, le fil du bois, les marques de compression, etc.  parce que ce seront par la suite des données cruciales », explique Renee Malliaros,

Grâce à ce procédé, tout a été terminé en un mois, alors que l’ancienne méthode de traçage aurait pris une année.

Un bateau longue conservation

« Sur les conseils du conservateur en chef Ian Panter du York Archaeological Trust, le bateau de Barangaroo marine est actuellement conservé dans des produits chimiques, et il restera dans cet état encore plusieurs mois, sans doute jusquà lannée prochaine », explique Renee Malliaros. « Puis, on lexaminera de nouveau pour voir où nous en sommes ». Après cette étape, le bois sera placé dans un lyophilisateur en plusieurs lots. Une fois que toutes les pièces seront sèches, le bois sera de nouveau nettoyé et traité, et la reconstruction devrait avoir lieu dans les 2 à 3 prochaines années en vue d’une exposition grandeur nature au Musée national de la marine de Sydney.

Lhistoire en reconstruction

Depuis le bateau de Barangaroo, la Silentworld Foundation a scanné trois autres épaves et continue d’utiliser les technologies 3D pour reconstituer d’anciennes pièces et modèles de bateaux.

L’histoire que l’ancien bateau raconte donne déjà un aperçu de ce qu’était la vie jadis. Par exemple, bien qu’il ne s’agisse pas d’un navire commercial, le bateau était solidement construit et assurait sans doute de petits services de transport en descendant et remontant les rivières, jusqu’au port, voire effectuait de courts trajets jusqu’à la côte et le long de celle-ci.

« Nous avons ainsi une petite idée du climat socio-économique de lépoque », commente Renee Malliaros.

À propos dArtec 3D

Artec 3D est une entreprise internationale basée au Luxembourg et possédant des bureaux aux États-Unis (Santa Clara, Californie), en Chine (Shanghai) et en Russie (Moscou). Artec développe et fabrique des solutions et des produits 3D innovants. Son équipe est constituée de professionnels spécialisés dans la collecte et le traitement de surfaces 3D ainsi que dans la reconnaissance faciale biométrique. Les produits et les services d’Artec peuvent être utilisés dans de nombreux secteurs, y compris l’ingénierie, la médecine, les médias et le design, le divertissement, la mode, la conservation du patrimoine, et les technologies de sécurité, pour n’en citer que quelques-uns.

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