Ce nouveau One Planet Summit ouvre une année charnière pour le climat et la biodiversité, après les sommets reportés en 2020. La crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui a accéléré la prise de conscience, et mis en lumière l’urgence de mettre en œuvre des changements radicaux pour préserver le climat et la biodiversité. Les responsables politiques sont attendus par les citoyens et citoyennes pour faire enfin des annonces fortes et ambitieuses, qui permettront des changements concrets de nos modèles d’exploitation de la nature.
Malgré ces attentes, nous n’avons assisté qu’à un défilé d’annonces vides, bien loin des solutions portées par les populations locales, les scientifiques et la société civile.
Le modèle des One planet Summit, soutenant les partenariats public privé, laissent une trop grande place au bon vouloir des entreprises, alors même que ce sont aux Etats d’assumer leurs responsabilités historiques : sans mesures contraignantes, il semble illusoire de mettre un terme à la crise environnementale.
« Concernant la protection des océans, ce sommet nous sert des annonces complètement réchauffées et toujours aussi floues, commente François Chartier, chargé de campagne Océans chez Greenpeace France. Par exemple, l’objectif d’étendre les zones protégées jusqu’à 30% des espaces marins et terrestre d’ici 2030 est sur la table depuis longtemps déjà, mais le flou persiste quant au niveau de protection envisagé et les mesures concrètes qui seraient mises en œuvre. De plus, alors que cela devrait être une priorité, le traité sur la haute mer, seul outil « juridiquement contraignant » pour protéger les océans et actuellement en discussion à l’ONU, n’a même pas été évoqué lors de ce sommet ».
“Ce One Planet Summit dédié à la biodiversité s’achève en laissant un goût amer : les forêts, réservoirs de biodiversité végétale et animale de la planète, font face à une destruction sans précédent à un rythme alarmant” ajoute Cécile Leuba, chargée de campagne forêts de Greenpeace France. Nous attendions donc des mesures fortes et ambitieuses pour mettre un frein à cette destruction ! Et pourtant, ce sommet s’est contenté de recycler de vieilles annonces et de remettre à l’honneur des initiatives déjà lancées. Le temps des engagements volontaires est révolu et les solutions qui doivent être mises en place sont déjà connues. Il faut d’urgence adopter et mettre en œuvre des mesures réglementaires contraignantes à l’échelle nationale et européenne pour mettre un terme à la déforestation importée et apporter un appui aux pays forestiers.”