Immobilier : Paris voit son activité et ses prix marquer le pas

Déjà en mai et juin, le marché immobilier de l’ancien avait bénéficié d’un phénomène de rattrapage : aux projets qui n’avaient pu aboutir durant le confinement s’étaient ajoutés ceux qui avaient émergé durant les 8 semaines où les Français avaient été immobilisés chez eux. Cette dynamique exceptionnelle n’a pas faibli au 3e trimestre, selon les chiffres du Réseau CENTURY 21, société du groupe Nexity.

La demande demeure extrêmement soutenue, notamment sur le marché des maisons dont le nombre de ventes augmente de +19,6% comparé au 3e trimestre 2019 (versus +3,7% pour le marché des appartements).

Dans un contexte national où l’offre est toujours inférieure à la demande, les prix ont continué d’augmenter mais très modérément (+1,5% pour les maisons et + 2,6% pour les appartements par rapport au 3e trimestre 2019). On observe même sur les trois derniers mois un lent atterrissage des prix.


Le montant moyen des maisons atteint un niveau record : 244 216€ (209 730€ pour les appartements). Normal : la superficie tend à augmenter : +2,4m² en moyenne pour les maisons dont la surface s’établit désormais autour de 118,4m². Les appartements en revanche ne voient pas leur superficie évoluer.

Pour financer ces acquisitions, les acquéreurs bénéficient de taux d’intérêt à des niveaux planchers ; ils utilisent donc à fond leur capacité d’endettement. La quotité de financement du bien par emprunt augmente de +4,2% par rapport au 3e trimestre 2019.

Ce sont essentiellement les 30/40 ans qui sont à la manœuvre et leur part parmi les acquéreurs progresse de +3,4% pour représenter 27% des acquisitions en France. Ces acheteurs sont pour un quart d’entre eux des cadres moyens, catégorie socioprofessionnelle qui progresse le plus vite parmi les acquéreurs sur un an (+5,5% comparé au 3e trimestre 2019).

Et si l’achat au titre de résidence principale est toujours prépondérant, les acquisitions destinées au placement repartent à la hausse (+8,5%) après avoir fortement reculé à la sortie du confinement.
Aujourd’hui, leur part représente 29,4% des transactions, retrouvant presque le même niveau qu’avant le confinement.

La part des résidences secondaires en revanche évolue peu ; elles représentent au 3e trimestre 2020 7,1% des acquisitions. Le rêve de maison secondaire exprimé par les Français confinés ne s’est pas (encore ?) concrétisé.

A PARIS
A Paris, l’histoire s’écrit différemment. Les prix ont continué de grimper sur 12 mois (+4,6% entre le 3e trimestre 2019 et le 3e trimestre 2020) entrainant un effondrement de l’activité : -17,9% comparé au 3e trimestre 2019. Un plafond de verre semble avoir été atteint. Les prix parisiens marquent le pas depuis un trimestre, ils s’établissent aujourd’hui à 10 527€ le m² en moyenne.

Le montant moyen d’une transaction se monte désormais à 536 066€. Pour financer cette acquisition, les Parisiens ont augmenté considérablement la quotité financée par emprunt : elle représente 82,2% du montant de l’acquisition, en hausse de +13,8% en un an.

Ce sont les cadres moyens qui sont aux manettes : leur proportion parmi les acquéreurs parisiens augmente le plus vite (+7,9%), ils sont désormais à l’origine de 39,4% des transactions. Toutefois, les cadres supérieurs et professions libérales représentent encore 43,9% des acquisitions dans la Capitale.

Ces acquisitions sont principalement dédiées à l’achat d’une résidence principale (59,3%). Les placements sont, eux, à un niveau jamais atteint jusqu’alors : 33,4% des acquisitions parisiennes (ils avaient reculé à 29,2% après le confinement).

EN ILE-DE-FRANCE
Contrairement à Paris, l’activité est extrêmement dynamique en Ile-de-France, notamment sur le marché des maisons (+13,5% entre le 3e trimestre 2019 et le 3e trimestre 2020). Le marché des appartements n’est cependant pas en reste (+6,6%). Entre l’Ile de-France et la Capitale, faut-il voir un phénomène de vase communicant ? A croire que les acquéreurs se sont détournés de Paris pour préférer les départements plus abordables, et plus verts. Ce sont d’ailleurs les départements franciliens les plus éloignés qui attirent le plus (Seine-et-Marne et Val-d’Oise notamment).

La demande est soutenue, les prix s’envolent : +10% pour les maisons dont le prix moyen au m² s’établit à 3247€ en Ile-de-France. Le prix au m² d’un appartement augmente de manière comparable (+9,8%) pour atteindre 4281€.

Les acquéreurs franciliens sont contraints de réduire leurs prétentions en termes de surface pour payer en moyenne une maison 359 459€ (un montant record), et un appartement 242 538€.

Qui achète ? Les cadres moyens. Leur part a progressé de +8,8% en un an et ils représentent désormais 40,7% des transactions franciliennes, dépassant les employés /ouvriers (32%).

Dans la région, le placement dans la pierre connait un incroyable retour en grâce : la part des transactions destinées à l’investissement locatif augmente de +15% entre le 3e trimestre 2019 et le 3e trimestre 2020 pour représenter désormais un quart des acquisitions franciliennes : il s’agit d’un record que n’a précédemment jamais connu la région.


EN CONCLUSION
Dans cette période économique incertaine, l’attrait pour l’immobilier ne se dément pas, tout au contraire. La demande est soutenue par des taux historiquement bas, c’est certain, mais pas seulement : les fluctuations erratiques du marché boursier et les faibles rendements des placements sécurisés rendent la Bourse peu attractive et conforte la pierre comme valeur refuge par excellence.
Surtout, il semble que les Français soient des propriétaires dans l’âme, désirant donner un toit à leur famille, quelque chose de tangible, concret, qui rassure par sa matérialité. Si l’évolution des prix reste modérée et les conditions de crédit relativement souples, (et sans un nouveau confinement, il va sans dire) le marché devrait continuer sur sa lancée.

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