Valérie Pécresse adresse ses plus vives et ses plus chaleureuses félicitations aux trois mathématiciens français, Ngô Bao-Châu et Cédric Villani, à qui vient d’être décernée la Médaille Fields ainsi qu’à Yves Meyer, qui a reçu le Prix Gauss, à l’occasion de l’édition 2010 du Congrès International des Mathématiciens organisé par l’Union Mathématique Internationale, à Hyderabad, en Inde. Elle partage leur joie et leur fierté avec l’ensemble de la communauté scientifique et universitaire. Ces nouveaux prix, considérés par la communauté scientifique comme l’équivalent d’un prix Nobel en mathématiques, portent à quatre le nombre de médailles Fields obtenues par la France en dix ans. Ils placent nos chercheurs parmi les champions du monde de la discipline.
Ces prix couronnent la contribution de leurs travaux au progrès des sciences mathématiques, mais aussi l’exemplarité de leur parcours scientifique et intellectuel.
Ainsi, la Médaille Fields récompense :
– la contribution de Bao-Châu Ngô à la théorie des représentations et formes automorphes, notamment sa démonstration du « Lemme Fondamental » qui joue un rôle clé dans le programme de Langlands, pilier de la théorie moderne des nombres ;
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les travaux originaux de Cédric Villani, notamment ceux ayant trait à la théorie cinétique de l’équation de Boltzmann, ceux qui établissent un lien entre la théorie du transport optimal (introduit par le mathématicien français Gaspard Monge) et des objets purement géométriques tels que la courbure de Ricci, et enfin ceux liés à l’amortissement Landau en physique des plasmas.
Quant au prix Gauss, il distingue les travaux d’Yves Meyer qui ont démontré que des idées profondes issues de problèmes mathématiques extrêmement théoriques peuvent ouvrir la porte à des applications spectaculaires, comme c’est par exemple le cas des ondelettes qui ont révolutionné le traitement du signal, de l’image et de la vidéo, de la statistique, et ont une grande influence sur l’ensemble de l’analyse mathématique.
Pour Valérie Pécresse, ces récompenses illustrent une fois encore l’excellence de la recherche française en mathématiques, menée dans les laboratoires des universités, au CNRS et dans certaines Grandes Écoles, comme l’Ecole Polytechnique ou encore l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm dont sont issus les trois lauréats. A travers la réussite de ces chercheurs, la ministre voit la confirmation du talent d’une nouvelle génération de mathématiciens prête à perpétuer cette longue tradition française, depuis Descartes jusqu’à Wendelin Werner en passant par Monge et Poincaré.
En effet, ces nouveaux prix font suite à une série de nombreuses distinctions reçues par des chercheurs français, qui prouvent la vitalité des mathématiques françaises: le prix Abel en 2003 pour Jean-Pierre Serre, en 2008 pour Jacques Tits, et en 2009 pour Mikhail Gromov, la Médaille Fields en 2002 pour Laurent Lafforgue, en 2006 pour Wendelin Werner, le prix Clay en 2004 pour Gérard Laumon et Bao-Châu Ngô, en 2008 pour Claire Voisin et en 2009 pour Jean-Loup Waldspurger, et le prix Crafoord en 2001 pour Alain Connes et en 2008 pour Maxim Kontsevitch.
La ministre souligne que le parcours de ces chercheurs témoigne également de l’exemplarité de la mobilité « CNRS-Université » dans cette discipline, et symbolise la politique de décloisonnement menée dans le cadre de la réforme de notre système de recherche et d’enseignement supérieur. En effet, les mathématiciens, débutent souvent leur carrière au CNRS pour ensuite devenir professeurs d’université, à l’image d’Yves Meyer qui, reçu au CNRS, occupa un premier poste universitaire à Strasbourg et de Bao-Châu Ngo, qui était chargé de recherche au CNRS au laboratoire de mathématiques de l’Université Paris 13-Nord avant d’être nommé Professeur à l’Université Paris-Sud Orsay. Elle se félicite de tels rapprochements qui permettent aux plus grands chercheurs de participer à la formation des nouvelles générations de mathématiciens qui bénéficient ainsi de la richesse de leur savoir, selon un processus vertueux dont d’autres disciplines devraient s’inspirer. Ainsi Cédric Villani a-t-il soutenu sa thèse à l’Université Paris-Dauphine, sous la direction de Pierre-Louis Lions, lui même récipiendaire de la Médaille Fields en 1994.
A cet égard, le nouvel institut national de mathématique du C.N.R.S. (INSMI), dont la création le 24 juin dernier a été rendue possible grâce à la réforme du CNRS, couvrira l’ensemble du champ disciplinaire, de la recherche la plus fondamentale à la plus finalisée. Ses missions ont été étendues au niveau national, afin de renforcer la qualité et l’attractivité des mathématiques françaises et de garantir la cohésion de la communauté des mathématiciens. Valérie Pécresse renouvelle à cette occasion tout son soutien à cet institut et aux »grandes infrastructures des mathématiques » que sont l’Institut des Hautes Études Scientifiques, l’Institut Henri Poincaré dirigé par Cédric Villani, le Centre International de Rencontres Mathématiques, le Centre International de Mathématiques Pures et Appliquées, qui participent à la structuration, à l’excellence et à la visibilité des mathématiques françaises.
De plus, ces prix contribuent également à renforcer le rayonnement international et le pouvoir d’attraction de nos laboratoires, comme en attestent les chercheurs étrangers de grande valeur fréquemment accueillis dans nos institutions qui ont notamment pu voir leurs travaux récompensés durant leur séjour en France.
La ministre rappelle que le campus du Plateau de Saclay hébergera une nouvelle fondation de mathématiques qui bénéficiera d’une dotation pérenne dans le cadre de l’Opération Campus. Enfin, elle ajoute que cette excellence devrait se traduire par des succès aux appels à projets notamment les laboratoires d’excellence, lancés dans le cadre des Investissements d’avenir.