Incendies en Amazonie : les militant·es de Greenpeace dénoncent l’inaction du gouvernement dans une vingtaine de villes en France

Crédit photo : © Gwendoline Kostenko / Greenpeace

Ce jeudi matin, plusieurs centaines de militantes et militants de Greenpeace France se sont mobilisés mobilisent dans une vingtaine de villes en France, dont Paris, pour dénoncer l’inaction du gouvernement français face aux feux qui ravagent actuellement l’Amazonie.

« Nous sommes devant le ministère de la Transition écologique à Paris pour dénoncer l’inaction et le silence du gouvernement face à la catastrophe climatique et environnementale que traverse l’Amazonie, explique Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts à Greenpeace France. Il y a un an, Emmanuel Macron reconnaissait la part de complicité de la France [1] dans les incendies qui détruisaient alors l’Amazonie. Depuis, absolument rien n’a été fait pour mettre un terme à la responsabilité de la France dans la destruction irréversible de la plus grande forêt tropicale du monde. Le président et le gouvernement n’ont pris aucune mesure significative pour s’assurer que nos importations, en particulier de soja, ne soient pas liées à la déforestation

Devant le ministère de la Transition écologique, les militantes et militants de Greenpeace ont déployé une banderole rappelant explicitement la responsabilité de la France dans la déforestation avec le message « Amazonie en feu – Macron toujours complice ». Celle-ci était accompagnée de plusieurs pancartes expliquant cette complicité et détournant la devise française “Liberté – Egalité – Fraternité” avec l’ajout du mot “complicité”. En parallèle, un faux Emmanuel Macron assistait les bras ballants à un feu de forêt, simulé avec des arbres en carton recyclé et des fumigènes.
Le même dispositif a été déployé devant le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, au pied de la Tour Eiffel et devant 17 préfectures dans toute la France [2]. Par ailleurs, les citoyen·nes peuvent rejoindre la mobilisation en ligne proposée par Greenpeace grâce à un dispositif d’interpellation d’Emmanuel Macron [3] et en signant une pétition rassemblant déjà plus de 85 000 personnes [4].

Les importations de soja en France (entre 3,5 et 4,2 millions de tonnes par an), destinées à nourrir nos animaux d’élevage, sont notamment en cause dans les incendies auxquels on assiste en Amérique du Sud puisque cette culture contribue à la déforestation et à la destruction d’écosystèmes naturels dans cette région du monde. Le gouvernement a publié en 2018 une Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) visant à éliminer la déforestation liée à nos importations, mais celle-ci n’est pas mise en œuvre et ne comporte aucune mesure contraignante.

Greenpeace demande au gouvernement français de prendre de toute urgence des mesures permettant d’accélérer la mise en œuvre de la SNDI et de relever son niveau d’ambition. Le gouvernement doit appliquer immédiatement les grands principes énoncés dans cette stratégie pour garantir que les importations françaises, à commencer par celles de soja, ne contribuent en aucune façon à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la conversion d’écosystèmes naturels.

[1] Interview d’Emmanuel Macron du 26/08/2019.
[2] Liste des villes concernées : Angers, Annecy, Bordeaux, Chambéry, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Le Mans, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Nantes, Nice, Paris, Tours, Troyes et Versailles.
[3] 
https://www.greenpeace.fr/SNDI-amazonie-action/
[4] 
https://www.greenpeace.fr/petition-deforestation/

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