La Confédération publie aujourd’hui le nouvel inventaire des émissions de gaz à effet de serre pour la Suisse. Le WWF juge ces résultats inacceptables. En effet, les émissions baissent à un rythme bien trop lent.
– La réduction des émissions de CO2 prend beaucoup trop de temps
– Les émissions de méthane, de protoxyde d’azote et de gaz synthétiques ne diminuent pas
– Avec la révision totale de la loi sur le CO2 s’ouvre la possibilité d’étendre la taxe sur le CO2 à tous les gaz à effet de serre
En 2018, les émissions de CO2 auront diminué d’un peu moins de 2% par rapport à 2017, principalement en raison d’un hiver doux et de la consommation réduite de gaz et de mazout de chauffage qui s’en est suivie. «La loi actuelle sur le CO2 n’a pas été suffisamment appliquée, ce qui a contribué à la non-réalisation prévisible des objectifs», critique Patrick Hofstetter, spécialiste de la protection du climat au WWF Suisse.
Autre fait inquiétant, les émissions de méthane, de protoxyde d’azote et de gaz synthétiques n’ont toujours pas entamé de courbe descendante en 2018. Désormais, ils représentent près de 20% des émissions totales. C’est avant tout l’agriculture qui est responsable des émissions importantes de méthane et de protoxyde d’azote. Mais des entreprises industrielles telles que Lonza SA, dont les émissions de protoxyde d’azote sont restées inaperçues pendant de nombreuses années et qui n’ont toujours pas été stoppées, y contribuent également. «Le fait que ces gaz stagnent à un niveau élevé montre clairement que la règlementation actuelle est un échec total», ajoute Patrick Hofstetter.
La révision totale de la loi sur le CO2 constitue une opportunité d’étendre la taxe sur le CO2 prévue aux gaz synthétiques et au protoxyde d’azote. Par ailleurs, la révision actuelle de la politique agricole doit intégrer une trajectoire de réduction et des mesures concrètes pour la diminution des émissions de méthane et de protoxyde d’azote de l’agriculture. «Notre Parlement doit enfin écouter les scientifiques et faire en sorte que la courbe des émissions de gaz à effet de serre baisse de manière drastique – et tout de suite», martèle Patrick Hofstetter.