Une situation confortable pour les banques…
L’ensemble des banques ont augmenté leurs barèmes. Pour mars, les meilleurs taux affichés par les banques sont de 0,46% sur 10 ans, 0,66% sur 15 ans, 0,81% sur 20 ans et 1,05% sur 25 ans. « Compte tenu de l’année 2019 exceptionnelle pour la demande de crédits immobiliers, les banques ont des stocks, grâce aux crédits signés en fin d’année débloqués en ce début d’année » analyse Philippe Taboret.
…mais jusqu’à quand ?
Les banques se retrouvent donc dans une situation confortable et il n’y a donc pas de concurrence forte, signe de baisse des taux. « La production va commencer à fléchir, car les mesures du Haut Conseil de Stabilité Financière excluent une partie des clients qui auraient été acceptés l’année dernière » commente Philippe Taboret. C’est le cas par exemple des primo-accédants et des investisseurs, de moins en moins représentés dans la clientèle Cafpi. Pour les primo-accédants, la demande d’apport renforcée et la limitation à 25 ans de la durée d’emprunt, deviennent des facteurs bloquants. Pour les investisseurs, les restrictions liées au taux d’endettement de 33% (sans prise en compte des futurs revenus apportés par les loyers) viennent brider leur capacité d’emprunt qui était jusqu’alors souvent tolérée entre 35% et 40%, afin de tenir compte du futur complément de revenus qui réduisait de fait l’endettement réel.
Assouplir les conditions d’emprunts pour retrouver de l’allant
« CAFPI milite pour le marché de l’accession à la propriété et nous savons tous que la pierre est un marché qui intéresse les Français, que ce soit pour se loger, pour se constituer un patrimoine ou pour investir » explique Philippe Taboret. Les restrictions du HCSF vont amener une forte baisse de la demande et de mauvais résultats sur le 2e semestre. « Si rien ne change, le nombre d’opérations devrait être en forte baisse en 2020 par rapport à 2019. Il est grand temps de tirer le signal d’alarme pour permettre aux ménages de réaliser leurs projets immobiliers » ajoute-t-il. Les banques ne doivent pas s’endormir sur les bons résultats de 2019, car les vérités d’aujourd’hui ne sont pas celles de demain et jusque-là les faibles marges étaient compensées par des volumes très importants. Qu’adviendra-t-il si ces volumes fléchissent fortement à cause des nombreux dossiers exclus par ces nouvelles normes ?