La troisième session des négociations sur la haute mer commence aujourd’hui aux Nations unies à New York.
Pour la première fois, les délégations vont pouvoir enfin débattre d’un premier texte qu’elles ont reçu fin juin. Pour Greenpeace, le traité sur la haute mer qui résultera de ces négociations doit rendre possible la création d’ici à 2030 d’un réseau mondial de réserves marines qui protège au moins un tiers des océans des activités humaines néfastes.
« Ces deux prochaines semaines sont cruciales pour la protection des océans, car des modifications majeures peuvent être apportées sur le texte du traité qui sera voté en 2020», souligne Edina Ifticène, chargée de campagne océans pour Greenpeace France.
La haute mer représente 61% de la surface des océans et près de la moitié de la surface du globe. La biodiversité y est tout aussi riche (monts sous-marins, cheminées hydrothermales, espèces migratrices…) que celle des zones côtières, et il est impératif qu’elle fasse aussi l’objet d’une protection.
« Les océans font face à plus de menaces que jamais, de la surpêche au forage pétrolier, en passant par l’exploitation minière des fonds marins ou la pollution plastique. Un traité fort est indispensable si nous voulons préserver la biodiversité marine, réguler les activités en haute mer mais aussi lutter contre les changements climatiques et garantir la sécurité alimentaire de millions de personnes », ajoute Edina Ifticène.
La France possède le deuxième domaine maritime mondial et a un rôle important à jouer. Ces négociations sont l’occasion pour elle de prendre un engagement concret, de faire preuve de courage politique pour faire de ce traité un texte qui sera assez ambitieux et permettra la création d’un réseau de réserves marines sur au moins 30% des océans d’ici à 2030. La communauté scientifique et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) s’accordent à dire que c’est le minimum pour préserver tous les écosystèmes marins, notamment en augmentant leur résilience.
L’année dernière, la Convention pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) a laissé passer l’opportunité de créer une vaste zone protégée pour préserver l’océan Antarctique. Malgré toutes les preuves scientifiques, une poignée d’États ont bloqué un projet de sanctuaires marins pour préserver leurs intérêts économiques à court terme.
L’acteur espagnol et oscarisé Javier Bardem sera à New York lors de l’ouverture des négociations pour parler directement aux délégués de la nécessité de protéger les océans. Il s’est rendu l’année dernière en Antarctique avec Greenpeace pour rencontrer des scientifiques et témoigner de l’urgence à protéger la zone.
Les négociations devraient aboutir lors de la quatrième et dernière session au printemps 2020.