Greenpeace exige des engagements des responsables européens sur la fin de la vente des nouvelles voitures diesel et essence, une étape incontournable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des transports. En Europe, 27% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de ce secteur. Les voitures représentent 45% de ces émissions [1].
« L’urgence climatique exige une révolution des modes de transport et de la mobilité. Ce secteur est l’un des plus gros contributeurs à la crise climatique, et ses émissions ne font qu’augmenter. Afin de limiter la hausse des températures à 1,5°C, les gouvernements nationaux et les responsables européens doivent notamment fixer la fin de la vente des véhicules consommant du diesel ou de l’essence à 2030 au plus tard [2] », explique Sarah Fayolle, chargée de campagne Transports à Greenpeace France.
« La réunion des ministres des transports de ce jour est la dernière avant le Conseil européen des 20 et 21 juin lors duquel les chefs d’Etat définiront les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne à l’horizon 2050. Dans cette perspective, il est incompréhensible que l’impact climatique, mais aussi sanitaire, du secteur des transports ne soit pas au cœur des discussions des ministres aujourd’hui », affirme Sarah Fayolle.
Pour respecter l’accord de Paris, l’Union européenne doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 65% d’ici à 2030 et atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre en 2040 [3]. Pour cela, il est crucial de sortir du tout-voiture et d’investir massivement dans les transports en commun, les infrastructures cyclables et piétonnes, et de permettre un report du transport routier vers le train.
Cette action à Luxembourg intervient au moment de la publication par Greenpeace d’une carte évolutive qui recense les engagements pris par des villes ou des pays vers une sortie des voitures diesel et essence, en Europe [4]. Cette carte illustre l’émergence d’un mouvement de villes qui mettent en place des restrictions de circulation pour les voitures et des zones à faibles émissions, mais elle montre aussi que de nombreuses collectivités et gouvernements doivent encore passer à l’action, et rapidement. En France, seule Paris dispose à ce jour d’une zone à faibles émissions opérationnelle qui concerne les voitures. De plus, si Emmanuel Macron a annoncé une date de fin de vente des voitures diesel et essence pour la France, il a choisi 2040 : un horizon incompatible avec les engagements de l’Accord de Paris.
La loi mobilités en discussion à l’Assemblée nationale démontre pour l’instant le manque d’ambition et les incohérences de l’Etat français. Pour Sarah Fayolle, « la date de fin de vente des véhicules diesel et essence proposée par la majorité parlementaire est trop tardive. Et d’autres mesures clefs risquent tout simplement de passer à la trappe, sans un sursaut salutaire des députés français : forfait mobilités durables obligatoire, taxation du fret routier et du transport aérien, renforcement du dispositif de zones à faibles émissions, abandon des projets de nouvelles infrastructures routières et autoroutières… Elisabeth Borne n’a vraiment pas de quoi fanfaronner auprès de ses homologues européens ».
[2] http://www.greenpeace.org/archive-belgium/Global/belgium/report/2018/20180907_GP_EUCarFleet_1.5.pdf
[4] Cette carte évolutive recensera, à terme, l’ensemble des engagements de sortie des voitures diesel et essence dans le monde.