Alors que le débat public sur les déchets nucléaires fait étape à Lille mardi 28 mai, Greenpeace France publie une carte des déchets nucléaires éparpillés sur le territoire français. Les internautes peuvent prendre connaissance des sites proches de leur domicile, ainsi que des transports passant à proximité.
Selon les chiffres officiels, environ 1 million de m3 de déchets produits par l’industrie électronucléaire sont aujourd’hui stockés sur différents sites [1], 400 000 tonnes (tML) de “matières radioactives” s’entassent, près des centrales ou à l’usine Orano de la Hague [2] et 19 000 convois par an traversent la France [3].
« Cette carte donne à voir l’envers du décor de l’industrie nucléaire : une empreinte écologique colossale, qui va durer des millions d’années, directement issue de la production d’électricité par EDF. Les volumes sont tels qu’on retrouve des déchets nucléaires partout en France, jusque sur les routes et les quais de gare sans que la population ne soit informée, ce qui est scandaleux quand on pense aux risques encourus », déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France.
« De plus, le fait de ne pas comptabiliser une partie des déchets nucléaires permet à l’industrie de minimiser la réalité du problème tout en prétendant que ces ‘matières’ seront recyclées, ce qui est factuellement faux, puisque seulement 1% du combustible usé est finalement réutilisé [4].
Le recyclage du déchet nucléaire est un mythe et ça finit par se voir ! » poursuit-il.
Dans un rapport d’experts publié en début d’année, Greenpeace France a dénoncé la saturation des installations de stockage et d’entreposage des déchets et des matières radioactives alors qu’aucune solution satisfaisante n’existe. Lors de ce débat public, l’association entend rappeler son opposition au projet Cigéo à Bure et au projet de future piscine centralisée.
« On ne se débarrassera pas des déchets nucléaires en mettant la poussière sous le tapis comme à Bure, ou en imposant des projets à la population contre sa volonté. Pour mettre fin à cette pollution, il faut prendre le problème à la source et engager une sortie du nucléaire. Il est grand temps que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités ».
[1] Source : ANDRA
[2] Source : ANDRA
[3] Source : ASN
[4] Source : rapport du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (p.6).
La carte interactive est disponible ici.