D’après une analyse cartographique menée par Greenpeace France à l’échelle de Strasbourg et de ses communes périphériques, plus d’une école ou crèche sur trois se situe à moins de 200 mètres d’une zone où la pollution de l’air au dioxyde d’azote dépasse le niveau légal. Pour près d’un tiers des établissements restants, la pollution au dioxyde d’azote se rapproche dangereusement du seuil maximal autorisé, ce qui ne garantit pas l’absence de risque pour la santé.
Greenpeace publie aujourd’hui une carte interactive, qui superpose la carte de la pollution de l’air extérieur au dioxyde d’azote (NO2) (1) en moyenne sur 2017 et les localisations des crèches et écoles (2). Grâce aux modélisations et à la carte (3) en libre accès réalisées par Atmo Grand Est, Greenpeace a pu établir les niveaux annuels de dioxyde d’azote atteints autour de chaque établissement.
Face à la pollution de l’air, les enfants sont plus vulnérables que les adultes. Ils respirent plus vite et inhalent donc plus de polluants. Ils sont physiquement plus proches du sol, où la concentration de polluants est souvent plus forte alors que leur cerveau, leurs organes et leurs poumons sont encore en développement, donc plus fragiles.
« Asthme, toux, troubles du développement mental, détérioration de la fonction pulmonaire, risques de maladies cardio-vasculaires à long-terme : l’exposition quotidienne des enfants à la pollution de l’air a des conséquences dramatiques. Plus de la moitié des écoles et crèches de Strasbourg se situent à moins de 200 mètres de niveaux illégaux ou inquiétants de pollution atmosphérique : c’est inacceptable », explique Sarah Fayolle, chargée de campagne Pollution de l’air et Transports à Greenpeace France.
Au niveau de la métropole de Strasbourg, le trafic routier est le premier secteur émetteur d’oxydes d’azote. Les véhicules roulant au diesel sont particulièrement émetteurs. « L’Eurométropole et la mairie de Strasbourg ont la responsabilité de protéger nos enfants en créant de toute urgence une Zone à faibles émissions, qui limite progressivement la circulation des voitures et des camions polluants et fixe un cap de sortie du diesel dès avant 2025. Ces mesures feront sûrement partie des discussions sur le Plan Climat Air Energie 2030 qui est à l’ordre du jour du Conseil métropolitain de ce vendredi 5 avril. Nous demandons à l’ensemble des élus de la métropole et des municipalités qui la compose de se montrer à la hauteur », affirme Lucille Auger, référente Pollution de l’air et transports à Greenpeace Strasbourg. En parallèle, les élu-e-s doivent continuer à développer les alternatives, aider celles et ceux qui en ont besoin à changer de mode de transport, et s’opposer au Grand contournement ouest, un projet routier d’un autre temps.
La mobilisation de Greenpeace à Strasbourg se poursuivra ce samedi 6 avril place Kléber, de 10h à 13h. Les militant-e-s de Greenpeace Strasbourg présenteront aux habitant-e-s la carte interactive et leur proposeront un atelier de réalisation de drapeaux et de masques sensibilisant au problème de la pollution de l’air, pour continuer à interpeller la municipalité et la métropole.
(1) Le dioxyde d’azote est un des principaux polluants atmosphériques nocifs pour la santé, aux côtés notamment des particules fines et ultrafines, des composés organiques volatiles ou de l’ozone. Le dioxyde d’azote indique aussi souvent la présence d’autres polluants toxiques. Les dépassements de la valeur limite annuelle en dioxyde d’azote font de Strasbourg une des zones pour lesquelles la France va être jugée par la Cour de Justice Européenne.
(2) Par “écoles”, Greenpeace entend, pour cette analyse cartographique, les écoles maternelles, élémentaires et primaires. Par “crèches”, Greenpeace entend les établissements d’accueil collectif du jeune enfant (EAJE) : crèches, halte-garderies, multi-accueils, micro-crèches, etc.
(3) Cette carte est produite par Atmo Grand Est qui est l’association Agréée par le ministère en charge de l’Environnement pour la Surveillance de la Qualité de l’Air de la région Grand Est.
La carte interactive “Votre enfant respire-t-il un air trop pollué ?” est disponible ici.
Retrouvez toutes les informations relatives à la méthodologie et aux résultats détaillés de l’analyse cartographique de Greenpeace dans le dossier de presse.