Pour lutter efficacement contre les changements climatiques, la France doit considérablement réduire sa dépendance au pétrole, au transport routier et à la voiture. Pourtant, le projet de loi d’orientation des mobilités, présenté aujourd’hui par le gouvernement, ne fixe pas de date de fin de vente des véhicules diesel et essence qui soit compatible avec un réchauffement climatique limité à 1,5°C. Pire, il laisse encore une place à de nouvelles infrastructures routières et autoroutières, catastrophiques pour le climat.
« Si des mesures intéressantes sont à noter, comme l’obligation de zones à faibles émissions pour les villes les plus polluées, le projet de loi mobilités manque cruellement d’ambition. Il ne fixe pas clairement de cap de sortie du tout-voiture. Il est aussi fragilisé par les incohérences du gouvernement sur le transport routier et par l’insuffisance des moyens alloués au développement des alternatives à la voiture », analyse Sarah Fayolle, chargée de campagne Climat à Greenpeace France.
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation de la voiture doit être considérablement réduite. Transports en commun, vélo et train doivent être privilégiés.
« En l’état, ce projet de loi mobilités n’efface pas l’ardoise chargée de contradictions et de renoncements avec laquelle la France va se présenter à la COP24. Alors qu’en France les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports augmentent et dépassent les objectifs fixés, le gouvernement ne peut pas se contenter de demi-mesures s’il veut répondre à l’urgence climatique et s’il veut être crédible dans les négociations climatiques. Nous espérons que les parlementaires, qui doivent maintenant s’emparer de ce projet de loi mobilités, prendront, eux, la mesure de l’enjeu et entraîneront le gouvernement sur une trajectoire réellement ambitieuse », estime Sarah Fayolle.