Voilà le serpent de mer qui revient… Dans le cadre de leurs 22 propositions pour rendre l’Etat plus efficace et réaliser des économies, les experts du comité « Action publique 2022 » proposent de supprimer la petite monnaie, en priorité les pièces de 1 et 2 centimes…
Loin d’être originale, cette proposition revient régulièrement alors que d’autres Etats européens ont franchi le pas comme la Finlande, l’Irlande ou les Pays-Bas. Ces pièces coûtent plus cher à produire que leur valeur faciale : 1,2 centimes pour une pièce de 1 cent.
Elles traînent dans nos poches, tiroirs, etc, et peuvent effectivement agacer certains consommateurs qui ne parviennent pas à les écluser… Il n’en reste pas moins que leur disparition aurait un effet inflationniste… En effet, il est à craindre, au vu des expériences passées (passage à l’euro ; baisse de TVA dans la restauration) ou étrangères que les commerçants arrondissent les prix à l’unité supérieure… Sous couvert de faire économiser le contribuable, on fait trinquer les consommateurs…
Mais surtout, cette proposition s’inscrit dans une volonté du zéro cash, les experts proposant en effet à plus long terme de supprimer les espèces, les chèques. En contrepartie, les commerçants seraient obliger d’accepter les paiements dématérialisés, via carte bancaire ou encore depuis le smartphone, ce pour tous les achats et sans montant minimum… Non seulement cette fuite en avant vers la dématérialisation des paiements prive les consommateurs français, attachés aux espèces et aux chèques, de la pluralité des modes de paiement possibles, mais surtout elle participe à dé-conscientiser les consommateurs quant à la valeur de leur achat… C’est en payant qu’on réalise qu’on consomme !
Si le gouvernement n’a pas encore annoncé sa position sur ces pistes, nous ne manquerons pas de suivre ce dossier qui n’est pas aussi anodin que le montant des pièces concernées.