Fin 2017, Greenpeace mettait à contribution les Français-e-s dans le cadre d’une grande enquête nationale sur la consommation de protéines animales à l’école. Grâce à plus de 12 000 contributions recueillies aux quatre coins de la France, l’association a pu établir une cartographie de la consommation de viande dans la restauration scolaire, ville par ville. Les cantines scolaires de 3 200 communes ont été renseignées, ce qui représente plus de 60% de la population nationale des écoliers.
Le résultat est sans appel : aujourd’hui, près de 70 % des écoliers sont obligés de consommer de la viande ou du poisson tous les jours. Si certaines villes font des efforts, la grande majorité des communes est très en retard et ne propose quasiment jamais de repas végétariens. La législation, en imposant aujourd’hui 8 repas sur vingt avec viande ou poisson, laisse pourtant une marge de manœuvre à l’introduction d’alternatives végétales.
Consulter la cartographie nationale sur les repas végétariens à la cantine
« Promouvoir les alternatives végétariennes est essentiel, et ce dès le plus jeune âge, explique Laure Ducos, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France. C’est un enjeu de santé publique, quand on sait que les enfants consomment déjà trop de protéines animales. C’est également un enjeu environnemental puisque la surconsommation de viande a un impact dévastateur sur les cours d’eau, les sols, la biodiversité et le climat. Les cantines scolaires doivent permettre de faire évoluer les mentalités sur cette question ».
Un projet de loi sans ambition sur la question
Le projet de loi “pour l’Équilibre des relations commerciales et une alimentation saine et de qualité” devrait être voté cette semaine à l’Assemblée nationale. L’introduction de menus sans viande ni poisson a été proposée à plusieurs reprises depuis le début des débats, mais le gouvernement y a systématiquement donné un avis défavorable.
Jusqu’à maintenant, seule une proposition a été introduite : la nécessité pour les établissements scolaires les plus conséquents d’établir des “plans de diversification de protéines”. Sans objectif chiffré, cela est trop peu ambitieux pour un projet de loi qui se veut être un levier d’action en matière d’alimentation durable.
« La transition vers un régime plus végétal et de meilleure qualité est pourtant déjà une réalité pour plusieurs villes en France. Limoges, Mouans-Sartoux ou encore Grenoble par exemple en sont la preuve. Ces dernières proposent en effet régulièrement des menus végétariens ainsi qu’une part importante de produits bio (jusqu’à 100% pour Mouans-Sartoux !) et locaux »,continue Laure Ducos.