Greenpeace lance aujourd’hui une nouvelle campagne internationale visant à obtenir la création d’un sanctuaire marin dans l’océan Antarctique. Cette zone couvrirait une partie de la mer de Weddell, près de la péninsule Antarctique. L’un des bateaux de Greenpeace, l’Arctic Sunrise, rejoindra l’Antarctique aujourd’hui avec un équipage de 35 personnes à son bord pour mener notamment des recherches scientifiques.
Ce sanctuaire marin serait le plus grand du monde : il s’étendrait sur 1,8 million de km2. Il constituerait un refuge pour des espèces emblématiques de la région telles que les manchots empereurs, les manchots adélie, les baleines bleues, les baleines à bosse, les phoques crabiers… Il protégerait également le krill, ces petites crevettes qui se trouvent à la base de la chaîne alimentaire de tout l’écosystème marin et qui sont très prisées par la pêche industrielle.
En 2018, une opportunité historique se présente pour obtenir la création d’un tel sanctuaire. En effet, les États membres de la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), dont la France, se réunissent au mois d’octobre pour discuter de ce sanctuaire. Greenpeace propose aux citoyen-ne-s français-es de signer une pétition adressée aux autorités françaises pour demander à la France de soutenir la création d’un sanctuaire en mer de Weddell.
« La France a joué un rôle capital dans le passé pour faire du continent antarctique une terre dédiée à la paix et à la science, protégée par le droit international , déclare Hélène Bourges, responsable de la campagne Océans à Greenpeace France. La France a donc un héritage moral particulier vis-à-vis de l’Antarctique. Elle doit faire preuve aujourd’hui de la même détermination politique en soutenant la création d’un sanctuaire en mer de Weddell ».
Au cours de son expédition en mer, qui durera jusqu’en mars 2018 , l’équipage de l’Arctic Sunrise va entreprendre des recherches scientifiques pionnières en utilisant notamment des sous-marins habités. L’observation humaine du plancher océanique de la mer de Weddell constituerait une première mondiale. Les scientifiques présents à bord vont effectuer des recherches visant à identifier des écosystèmes marins vulnérables et de nouvelles espèces telles que des coraux très rares et des éponges marines. L’équipage va également prélever des échantillons d’eau afin de tester la présence de résidus de plastique dans cette zone marine très reculée.
L’objectif est de fournir des connaissances scientifiques supplémentaires en faveur de la demande de création de ce santuaire marin.
« L’océan Antarctique est l’une des dernières frontières du monde sauvage sur notre planète, continue Hélène Bourges. C’est la raison pour laquelle il faut le préserver, avant qu’il ne soit endommagé par les activités humaines. La création d’un tel sanctuaire marin non seulement offrirait un refuge pour une faune unique et fragile, mais contribuerait également à atténuer les pires effets du dérèglement climatique. Des océans en bonne santé absorbent le CO2 et rejettent de l’oxygène ; ils produisent ainsi la moitié de l’oxygène que nous respirons. »