Une longueur d’avance pour l’Europe dans la navigation par satellite: le chercheur franco-belge Lionel Ries et l’équipe Galileo remportent le Prix de l’inventeur européen 2017



Lionel Ries (Belgique/France), Laurent Lestarquit (France), José Ángel Ávila Rodríguez (Espagne), Günter Hein (Allemagne) et Jean-Luc Issler (France) récompensés pour leurs travaux dans le domaine de la navigation satellitaire.

Grâce à leurs travaux, le système européen Galileo de navigation planétaire par satellite bénéficie d’une précision accrue, d’une moindre consommation d’énergie et d’une compatibilité avec les autres systèmes tels que le GPS.

L’équipe de recherche européenne primée dans la catégorie « Recherche » au cours de la cérémonie de remise aujourd’hui à Venise.

Benoît Battistelli, Président de l’OEB : « Les procédés de signalisation développés par cette équipe paneuropéenne font de Galileo un système bien différent des autres systèmes de navigation par satellite ».

L’Office européen des brevets (OEB) a honoré l’ingénieur franco-belge Lionel Ries, ses collègues, les français Laurent Lestarquit et Jean-Luc Issler, l’espagnol José Ángel Ávila Rodríguez et l’allemand Günter Hein, en leur décernant le Prix de l’inventeur européen 2017 pour leurs technologies de signalisation primaire destinées au système européen Galileo de géonavigation par satellites (GNSS). Leurs inventions dotent Galileo d’une précision exceptionnelle, réduisent les besoins en électricité des satellites et assurent la compatibilité et l’interopérabilité avec les autres grands systèmes de navigation satellitaire. Les nouvelles caractéristiques et fonctionnalités de Galileo en feront le système de GNSS le plus perfectionné au monde quand il deviendra pleinement opérationnel en 2020. L’équipe cosmopolite a été primée dans la catégorie « Recherche », une des cinq catégories du Prix de l’inventeur européen, lors d’une cérémonie de remise qui s’est tenue aujourd’hui à Venise.

Soulignant l’importance de la navigation par satellite pour l’activité économique et la vie de tous les jours, le Président de l’OEB, Benoît Battistelli, a estimé que « les procédés de signalisation développés par l’équipe européenne font de Galileo un système bien différent des autres systèmes de navigation par satellite et contribuent à asseoir le progrès technique et la croissance en Europe sur des bases solides. »

Quelque 600 invités du monde de la politique, des affaires, de la propriété intellectuelle, de la science et des milieux universitaires se sont rassemblés à l’Arsenale di Venezia à Venise pour assister à la cérémonie de remise, dont le coup d’envoi a été donné par le Président de l’OEB, Benoît Battistelli en compagnie de Carlo Calenda, Ministre italien du Développement économique.

Par ce Prix prestigieux, distribué pour la 12ème année, l’OEB distingue chaque année des inventeurs exceptionnels d’Europe et du monde entier qui ont apporté une contribution précieuse au progrès social, technique et économique. Les lauréats ont été choisis par un jury international indépendant, parmi plus de 450 inventeurs et équipes d’inventeurs proposés cette année.

Des signaux développés pour le futur

Lionel Ries, Laurent Lestarquit, José Ángel Ávila Rodríguez et leur équipe se heurtèrent à des problèmes techniques ardus durant les travaux de la Galileo Signal Task Force. Il leur fallait mettre au point des signaux de positionnement ultra précis tout en veillant à ce qu’ils restent dans la plage fréquentielle étroite convenue antérieurement entre les États-Unis et l’UE. Les signaux devaient également être en mesure d’interagir sans interférence avec ceux du système américain GPS et du système russe GLONASS. Les capacités énergétiques limitées dont disposent les satellites imposaient une contrainte supplémentaire. « L’ambition est de faire de Galileo, grâce à sa précision centimétrique, le système de navigation le plus fiable et le plus performant au monde », affirme M. Ávila Rodríguez. « Pour y arriver, ajoute M. Lestarquit, il a fallu façonner un signal d’une qualité que personne ne croyait réalisable ».

Deux procédés de signalisation inventés par l’équipe et brevetés par l’OEB ont permis de relever ces défis : le signal à onde porteuse décalée binaire composite (CBOC) et le signal à onde porteuse décalée binaire alternée (Alt-BOC).

De nouvelles perspectives pour la GNSS

Développé par l’Agence spatiale européenne sous l’égide de l’UE, Galileo est un système de navigation indépendant sous contrôle civil, conçu pour donner à l’Europe une autogouvernance dans un domaine d’importance croissante. Service de « facilitation » plutôt que service autonome, Galileo sera un facteur de valeur ajoutée et de création d’emplois dans différents secteurs allant de la médecine à l’informatique, en passant par les transports. Son impact économique global est estimé à 90 milliards d’EUR sur les vingt prochaines années.

En plus de son effet stimulant sur la croissance, Galileo desservira les utilisateurs des terminaux connectés à la GNSS, actuellement estimés à quatre milliards mais attendus aux alentours de sept milliards d’ici 2019. Grâce à la précision accrue du positionnement due en grande partie aux technologies de signalement développées par Lionel Ries et son équipe, Galileo peut être utilisé pour le pilotage des transports, la logistique multimodale, la gestion des villes « intelligentes » et la planification des infrastructures.

« Galileo est une technologie habilitante sous l’impulsion de laquelle pourront éclore et prospérer de nouveaux services, emplois et applications au cours des prochaines années », affirme M. Ávila Rodríguez. « En créant ces signaux, nous avions conscience d’œuvrer pour l’avenir de l’Europe. Ce brevet prouve qu’en travaillant ensemble pour leur futur commun, les nations de notre continent peuvent accomplir de grandes choses. »



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