Le Conseil national des barreaux constate que le nombre de personnes détenues en France au 1er juillet 2016, soit 69.375 personnes, est plus élevé que jamais.
Le récent courrier de la Directrice de la Maison d’arrêt de Villepinte informant les magistrats de l’impossibilité de recevoir plus de détenus dans son établissement démontre que ce système a atteint ses limites physiques.
Par ailleurs, jamais le droit à l’encellulement individuel n’a été aussi peu respecté.
L’échec de la politique du tout carcéral est confirmé, y compris par la Commission du Livre blanc sur l’immobilier pénitentiaire.
La réalité actuelle de la prison aggrave les risques de récidive et produit de la délinquance plus qu’elle ne la combat. Elle crée ainsi l’insécurité de demain.
Seule une réelle politique d’alternative à la détention et surtout à la détention provisoire permettrait de sortir d’une telle situation, caractérisée par la surpopulation carcérale, des conditions indignes d’incarcération des détenus et l’incessant recul des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, régulièrement dénoncés par la profession auprès de la Contrôleur générale des lieux de privation de liberté.
La construction de 10.000 nouvelles places de prison ne résoudra pas le problème dès lors qu’il a été démontré que l’augmentation du nombre de places de prison a mécaniquement entraîné l’accroissement du nombre de personnes incarcérées.
Le Conseil national des barreaux réaffirme donc la nécessité d’une politique pénale ambitieuse qui doit privilégier la prévention de la récidive, promouvoir les mesures alternatives à la détention et garantir des conditions de détention dignes.
Il soutient les propositions de la Commission du Livre blanc sur l’immobilier pénitentiaire qui vont en ce sens.
L’urgence de cette politique est manifeste.
Le Conseil national des barreaux, qui a participé aux travaux de la Commission du Livre blanc sur l’immobilier pénitentiaire, débattra de ses propositions lors de sa prochaine Assemblée générale des 12 et 13 mai 2017.