Dans un nouveau rapport publié aujourd’hui, Greenpeace International révèle que HSBC, la plus grande banque européenne, a prêté des centaines de millions de dollars à des entreprises du secteur de l’huile de palme dont les activités figurent parmi les plus destructrices pour les forêts indonésiennes.
Depuis 2012, HSBC a participé à des consortiums bancaires qui ont financé à hauteur de 16,3 milliards de dollars sous forme de prêts, et à hauteur de deux milliards de dollars environ sous forme d’obligations, six entreprises dont les activités d’exploitation de plantations de palmiers à huile détruisent de vastes zones de forêts, de tourbières et d’habitats d’orangs-outans en Indonésie.
Le rapport de Greenpeace « Dirty Bankers » montre comment HSBC a accordé des prêts et autres services financiers à des entreprises d’huile de palme qui détruisent des forêts tropicales. Malgré les montages complexes des entreprises et l’opacité des banques, Greenpeace International est parvenue à remonter jusqu’au rôle de HSBC et d’autres banques internationales, en analysant des données financières, les comptes des entreprises, et en menant des recherches de terrain.
Les sociétés incriminées dans le rapport et financées entre autres par HSBC sont responsables de pratiques destructrices : accaparement des terres appartenant à des communautés locales, opérations sans autorisation légale, exploitation des travailleurs, travail des enfants, feux de forêts, ou encore drainage et transformation des tourbières riches en carbone.
Nombre de ces activités sont contraires à la réglementation indonésienne sur les plantations. Financer de telles entreprises est également contraire aux politiques officielles de durabilité de HSBC.
« HSBC prétend que le développement durable est à la base de ses priorités stratégiques. Mais ces belles intentions semblent partir en fumée quand il s’agit de signer des contrats. HSBC a accordé des prêts à des entreprises qui rasent des forêts, ce qui représente une menace grave pour le climat et conduit à des incendies ravageurs qui affectent la santé de millions de personnes en Asie du Sud-Est. Ces pratiques étaient documentées par des plaintes, des rapports d’ONG : avec un minimum de vigilance la banque ne pouvait les ignorer », explique Anne-Sophie Simpere, chargée de campagne Forêts pour Greenpeace France.
Greenpeace lance aujourd’hui une pétition internationale demandant à HSBC de mettre de toute urgence un terme à ces pratiques.
D’après les analyses réalisées par Greenpeace à partir des chiffres du ministère indonésien de l’Environnement et des Forêts, 31 millions d’hectares de forêts tropicales auraient été détruits en Indonésie depuis 1990 – soit une superficie équivalente à plus de la moitié de la France métropolitaine. L’Indonésie est désormais le pays qui affiche le taux de déforestation le plus élevé du monde, devant le Brésil. Aujourd’hui, plus de la moitié de ses tourbières ont été déforestées.