L’euro : drôle de jeu


Dans l’éditorial « Drôle de jeu » de la dernière édition de la lettre de Bruckert Finance, Xavier Bruckert compare les pays de l’Euro à une équipe à la dérive.

Drôle de jeu

Le jeu de l’euro est un drôle de jeu. Les règles qui devraient être les mêmes pour tous ne sont en général pas respectées. En l’absence d’arbitre, aucun coup de sifflet ne signale les fautes des joueurs.

Avec le temps, le but du jeu est lui même devenu incertain.

Pour le sélectionneur, nous n’utiliserons aucun des noms d’oiseau à la mode. Nous nous contenterons de dire qu’il est resté au vestiaire. Dans de telles conditions, Il a été difficile aux joueurs de « jouer collectif » et tout aussi difficile de s’étonner que le score reste vierge.

Soyons honnêtes et reconnaissons que, sans jeu collectif et en l’absence de but, les joueurs ont quand même su développer un art consommé de se renvoyer la balle.

L’ennuyeux, c’est que le public ne s’en contente pas. Ce public, qui a payé sa place, se lasse et bon nombre de spectateurs commencent à trouver que l’herbe est plus verte ailleurs. Dans les tribunes, on s’angoisse à juste titre de savoir comment et qui va siffler la fin de la partie.

On se demande qui a autorité pour sortir les cartons rouges et on ne sait pas plus à combien de joueurs la partie va finir.

Erreurs d’arbitrage, accusations de tricherie et d’imposture, l’équipe de la zone euro serait bien avisée de se ressaisir et de consacrer son énergie à gagner la compétition internationale.

Il faudrait que les joueurs de l’euro s’accordent sur les règles. Il leur faudrait un sélectionneur digne de ce nom et un arbitre respecté. En attendant, il est une règle qui semble s’imposer : L’euro est un jeu qui se joue à seize (ou presque) et à la fin, ce sont les Allemands qui décident.

On pourra se dire que c’est mieux que rien.

Xavier Bruckert
Juin 2010

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