Les Verts Communiquent : Les députés UMP veulent assouplir les conditions d’extension des ateliers d’élevage de porc sous prétexte de distorsions de concurrence avec les Allemands. Cette proposition, imbécile et désastreuse, montre à quel point les préoccupations du Grenelle de l’Environnement sont foulées aux pieds.
Faut-il y voir les suites de la petite phrase assassine de Sarkozy lâchée au salon de l’Agriculture : « L’environnement, ça commence à bien faire » ?
Imbécile, parce que s’il est vrai que l’élevage allemand (notamment) marque des points sur l’élevage français, cela tient à bien d’autres facteurs que les conditions d’extension des bâtiments : le coût de l’aliment, la sélection génétique, l’organisation de la filière sont des sujets autrement plus importants, mais plus difficiles, que les très faibles barrières environnementales à un élevage dont l’extension sans frein conduit au désastre écologique et économique dans nos régions de l’Ouest. Dans l’intérêt des éleveurs, des consommateurs, de l’environnement, des régions d’élevage mais aussi des animaux scandaleusement maltraités, l’élevage porcin français doit être complètement réorienté, et sûrement pas vers la fuite en avant dans l’impasse actuelle.
Désastreux parce que cela ruinerait encore plus un environnement régional déjà mis à mal. Combien de centaines de millions de deniers publics engloutis dans des plans de préservation de la qualité des eaux et des sols en pure perte, combien de rapports officiels dénonçant le laxisme des pouvoirs publics sur les limitations d’extension de bâtiments d’élevage ? Les nitrates dans les eaux, les algues vertes sur les côtes, ça va durer combien de temps encore, malgré une directive européenne enjoignant les Etats membres d’atteindre le bon état écologique des eaux sous peine de contentieux ?
Jusqu’à ce que, comme la volaille, la production disparaisse au profit de pays encore plus laxistes, du Brésil à la Thaïlande ? Jusqu’à ce que le « bouillon de culture » bactérien que représentent les élevages concentrationnaires soit à l’origine d’une nouvelle épidémie dramatique ? Une seule chose est sûre : si cette proposition est votée, cela aggravera les problèmes au lieu de les résoudre. Nous saluons la combativité du député Yves Cochet pour dénoncer cette disposition honteuse, et nous appelons tous nos concitoyens des régions d’élevage à manifester rapidement leur indignation et leur mécontentement auprès de leurs parlementaires pour éviter ce choix myope et indigne, et au contraire demander un grand débat sur l’avenir de l’élevage français dans l’Ouest, tenant compte des facteurs économiques, sociaux, environnementaux, et des jeux de marchés internationaux.