Enquête sur les investissements du groupe Bolloré dans des plantations africaines



Greenpeace France publie aujourd’hui « Menaces sur les forêts africaines », une enquête sur les plantations de la Socfin, détenue à 38,75% par le groupe Bolloré, et exhorte son PDG à s’engager immédiatement contre la déforestation.

L’organisation lance une pétition adressée à Vincent Bolloré et a mené une première action dans les rues de Paris ce matin autour d’un support original, les autolib, chères à l’homme d’affaires breton. Plus de 300 véhicules ont été « décorés » dans la nuit de lundi à mardi dans tout Paris.

Le rapport souligne que les projets d’expansion des plantations de la Socfin dans une dizaine de pays, majoritairement africains, menacent des forêts denses, écosystèmes indispensables à la préservation des équilibres climatiques, à la sauvegarde de la biodiversité ainsi qu’au maintien des conditions de vie des populations locales.

Ruée sur les forêts africaines

Les plantations de palmiers à huile et d’hévéas constituent l’un des principaux moteurs de la déforestation. L’Afrique ne représente encore qu’un faible pourcentage de la production au niveau mondial, mais on assiste actuellement à une véritable ruée sur les forêts africaines.

Greenpeace-logoAu premier rang des planteurs en Afrique, la Socfin est présente depuis plus d’un siècle sur le continent, avec comme principaux actionnaires le groupe Bolloré et l’homme d’affaires belge Hubert Fabri (via des participations directes ou indirectes).

Des plantations tropicales source de déforestation et menace sur le climat

Dans ce rapport, de nouvelles investigations de Greenpeace France, en République démocratique du Congo et à Sao Tomé-et-Principe, démontrent que les concessions de la Socfin incluent des forêts primaires, mais aussi des forêts secondaires ou en régénération qui stockent d’importantes quantités de carbone.

« Certaines concessions jouxtent des écosystèmes uniques comme à Sao Tomé où les plantations de la Socfin s’étendent au sein de la zone tampon d’un Parc Naturel national. Or, contrairement à ses principaux concurrents du secteur de l’huile de palme, la Socfin n’a pas de politique visant à empêcher la déforestation dans ses projets », souligne Cécile Leuba, chargée de campagne pour Greenpeace France.

A Sao Tomé, les analyses réalisées par Greenpeace France montrent que l’ensemble du carbone stocké dans les zones déboisées par Agripalma, la filiale de la Socfin, s’élevait à plus de 600 000 tonnes d’équivalent CO2. C’est l’équivalent des émissions annuelles d’une petite centrale à charbon.

La responsabilité du groupe Bolloré

Pour Greenpeace France, Vincent Bolloré doit user de son influence pour que la Socfin s’engage immédiatement sur une politique de plantation zéro déforestation crédible et respectueuse des droits des communautés locales.

« Notre objectif est que les forêts africaines ne connaissent pas le sort des forêts indonésiennes et malaisiennes. Les investisseurs doivent s’engager dès aujourd’hui à adopter des politiques zéro déforestation et le Groupe Bolloré ne peut pas se dédouaner de sa responsabilité à l’égard des pratiques de la Socfin », conclut Cécile Leuba.



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