Paris, à l’est, du nouveau
Une nouvelle révolution française est à l’œuvre. Comme la première, elle a pris naissance à Paris. Mais pas en son centre Tuileries-Louvre-Bastille, comme en 1789. Cette fois, le théâtre des événements se situe dans le sud et l’est, sur un arc reliant le 13ème au 19ème arrondissement de la capitale.
Une grande ville pour investir dans les bureaux de la révolution post-industrielle
Cette analyse figure dans l’édition 2016 du « Global Cities Report » de Knight Frank qui vient de paraître. Chaque année, le cabinet de conseil en immobilier international publie, à l’intention des investisseurs, le classement des villes mondiales qui ont le plus de chances de tirer parti du vaste mouvement démographique annoncé. Il faut savoir en effet que, selon l’ONU, dans les cinq ans à venir, les mégapoles géantes accueilleront 380 millions de personnes supplémentaires. Elles viendront y travailler, voire y vivre. C’est l’équivalent de trois fois la population du Japon.
Une revanche sur le « french bashing »
Or dans cette fresque globale, les auteurs de l’étude s’arrêtent longuement sur Paris. Ils lui consacrent deux pages, autant qu’à Londres, Hong Kong et Singapour. Surtout, ils en parlent dans des termes prometteurs, qu’il est particulièrement rare d’entendre en ces temps de « french bashing ».
Le 13ème et le 19ème arrondissement, the places to be
Ce sont les auteurs eux-mêmes qui emploient l’expression : « yes, the revolution is here » (oui, la révolution est là). Selon eux, elle se situe dans les opérations réalisées sur les friches d’anciens entrepôts sur le boulevard MacDonald dans le 19ème arrondissement. C’est là notamment qu’a accosté Le Cargo. C’est le nom donné au plus gros incubateur de start-up de la capitale. Sur six étages et plus de 15.000 m², il accueille des jeunes pousses, mais surtout, riches d’un potentiel de développement. Un mouvement similaire se profile dans le 13ème arrondissement, à la Halle Freyssinet. Ces deux programmes ont particulièrement séduit les économistes de Knight Frank.
Des sociétés gagnantes de la révolution numérique
Ils hébergeront bientôt des sociétés qui ont acté les trois mutations simultanées, celles de la mondialisation, du numérique et de l’avènement d’une génération Y. Du coup, ces entreprises détiennent une place de choix dans le nouveau paysage industriel qui se dessine. La preuve, au dernier Las Vegas Consumer Electronics Show, la France occupait le plus gros stand du Vieux Continent. Il comptait 120 exposants, contre 39 pour l’Allemagne et 33 pour le Royaume Uni.
Des bureaux adaptés à la génération Y
Ces entreprises à la Google développent un management collaboratif, où les hiérarchies anciennes et les signes extérieurs de pouvoir n’ont plus de sens. Elles ont donc besoin d’immeubles de bureaux dont les agencements épousent leurs aspirations. C’est précisément cela qui fait la force du nouveau parc qui est sorti de terre en peu de temps sur les friches de quartiers longtemps délaissés.
L’immobilier de bureaux reste un bon investissement
Il importe que la nouvelle offre de mètres carrés soit en conformité avec les besoins exprimés. L’investissement dans l’immobilier de bureaux garde une place privilégiée dans une stratégie d’allocation d’actifs. Mais à condition d’être pertinent dans ses choix. Or, ne l’oublions pas : la révolution se déroule sous nos yeux. Il faut prendre le premier train de l’avenir, pas le dernier convoi du passé.
Et maintenant la révolution s’étend au sud de la capitale
Les mentalités évoluent. Au mois de juin, le Conseil de Paris s’est prononcé favorablement au projet d’une tour. Pas n’importe laquelle : mixte et écologique, elle permet de faire évoluer le concept et de lever les blocages que rencontrait ce genre de construction il n’y a pas si longtemps. Cette tour, appelée Triangle, portée par Unibail Rodamco, s’élèvera jusqu’à 180 mètres, Porte de Versailles. Signée par les architectes Herzog et de Meuron, elle devrait être, à partir de 2020, la première tour de nouvelle génération dans le ciel de Paris. A moins qu’elle ne se fasse griller la priorité par les tours Duo, dessinées par Jean Nouvel et financées par Ivanhoé Cambridge, qui a obtenu son permis de construire en septembre dernier. L’horizon parisien va changer. Là encore, une révolution !