Greenpeace bloque une centrale d’achat de Leclerc près de Toulouse



Ce matin à 5h30, une quarantaine d’activistes de Greenpeace ont débuté le blocage de la SOCAMIL, une centrale d’achats de Leclerc implantée près de Toulouse. Les militants de l’organisation souhaitent ainsi pousser Leclerc, qui représente 20% des achats alimentaires des Français, à prendre des engagements pour réduire l’usage des pesticides dans l’agriculture.

« Nous bloquons la SOCAMIL car il s’agit d’un lieu stratégique de la politique d’achats régionale de Leclerc. Les négociations commerciales avec les fournisseurs qui s’y déroulent conduisent à l’emploi intensif de pesticides, déclare Anaïs Fourest, chargée de campagne Agriculture pour Greenpeace France. Etant donnés les impacts néfastes de ces produits chimiques, Leclerc doit s’engager sans attendre, et de manière ambitieuse, afin de soutenir les agriculteurs pour s’orienter vers un modèle de production sans pesticides »

Un blocage de tous les accès

GreenDeux conteneurs de 6 mètres de long ont été déposés devant l’entrée principale, empêchant les camions de livraison d’emprunter cet accès. Des activistes de Greenpeace se sont enfermés à l’intérieur. Les deux accès secondaires sont également bloqués pour les camions grâce à des plots en béton, de forme pyramidale, posés sur le sol. Des activistes ont leurs bras bloqués dans ces pyramides afin d’empêcher de les bouger. Des grimpeurs sont également présents sur la façade du bâtiment principale et dans les arbres situés au-dessus d’une entrée secondaire.

Leclerc ne s’attaque pas au cœur du problème

« Leclerc refuse de s’attaquer au cœur du problème à savoir l’usage routinier des pesticides en agriculture, poursuit Anaïs Fourest. Pourtant, une évolution positive de sa politique d’achat aurait un impact considérable pour de nombreux agriculteurs et consommateurs. Tant que Leclerc n’aura pas pris d’engagements à la hauteur de sa responsabilité de 1er distributeur de France, Greenpeace continuera de bloquer la SOCAMIL et poursuivra sa campagne. »

Suite à la campagne menée par Greenpeace, Leclerc a communiqué ce samedi sur les efforts qu’il déclare mettre en œuvre pour réduire les pesticides. L’enseigne précise notamment qu’elle respecte la réglementation en vigueur, qu’elle s’est engagée à développer davantage sa gamme de produits bio et à réduire la vente de pesticides pour les particuliers dans certains de ses magasins.

Mais pour Greenpeace, Leclerc doit aller plus loin que la réglementation existante dont les lacunes sont nombreuses, en particulier sur l’absence d’évaluation et de réglementation des effets cocktails des pesticides. Et l’enseigne doit avant tout prendre des engagements sur les usages agricoles des pesticides car ils représentent 90% du volume des pesticides utilisés en France.

Depuis le début de sa campagne le 15 octobre dernier, Greenpeace a organisé trois actions de confrontation sur le terrain, une quarantaine d’activités de sensibilisation auprès des clients de magasins Leclerc partout en France et collecté plus de 61 000 signatures pour la pétition adressée à Michel-Edouard Leclerc en 11 jours.



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