Jan van Zeijl est microbiologiste clinique au centre de maladies infectieuses IZORE, en Frise. Avec la collaboration de Villeroy & Boch, ce centre améliore et teste différents systèmes de toilettes depuis plus de dix ans afin d’améliorer toujours plus les normes d’hygiène des toilettes. Au centre IZORE, l’affinage de surface CeramicPlus, sous l’action combinée du WC DirectFlush sans bride et de la surface antibactérienne AntiBac, a été testé pour la première fois dans un laboratoire/hôpital. Débat sur le rôle de la forme des toilettes entre un chercheur et un médecin…
Vous travaillez au sein de l’institut microbiologique IZORE, le centre de maladies infectieuses, en Frise. Quel est votre lien avec le secteur du bâtiment ?
Mes principaux intérêts sont l’hygiène, le contrôle des infections et la santé publique. J’ai découvert le secteur du bâtiment suite à l’épidémie d’un micro-organisme très résistant dans le service d’hématologie-oncologie du centre médical de Leuwarde. Nous étions en mesure de prouver le rôle des toilettes dans ce contexte, aussi une collaboration avec Villeroy & Boch a vu le jour.
Quel rôle jouaient alors les toilettes ?
Lors du traitement chimiothérapeutique de patients atteints de leucémie, ces derniers sont hospitalisés dans des chambres d’isolement dans des conditions d’hygiène très strictes. Afin d’éviter tout risque de septicémie bactérienne, ces patients sont traités par antibiotiques et sont examinés deux fois par semaine pour prévenir la colonisation des intestins par des bactéries pathogènes. En 2004, une bactérie très résistante appelée Escherichia coli a été décelée dans l’intestin d’un patient alors que les causes de la colonisation n’étaient pas claires. Dans les mois suivants, trois autres patients ont été contaminés par cette même bactérie multirésistante E. coli, dont l’un d’eux est décédé. Après avoir exclu toutes les autres causes, il était clair que l’infection s’était propagée sur la cuvette de toilettes, malgré le respect de toutes les normes d’hygiène. Pronostic qui devait se confirmer puisque nous avons ensuite décelé un biofilm dans les parties dissimulés du WC.
Pour trouver une solution à ce problème, nous avons discuté avec Villeroy & Boch afin de savoir si la société était en mesure de développer des toilettes sans aucun élément en plastique. Nous voulions des toilettes entièrement revêtues d’un vernis en céramique facile d’entretien, même sur les parties dissimulées. Les modèles DirectFlush sans bride ont ainsi été développés avec l’affinage en céramique CeramicPlus sur lequel aucun résidu ne peut s’incruster. Aujourd’hui, nous utilisons ces toilettes à travers de multiples fonctions dans notre hôpital. Villeroy & Boch a ainsi contribué à la résolution de ce problème.
Villeroy & Boch utilise également le vernis antibactérien AntiBac à base d’ions d’argent. Quels avantages procure selon vous l’utilisation de surfaces antibactériennes ?
Ces surfaces pourraient réduire le nombre d’organismes dans les hôpitaux ou locaux sanitaires et contribuer à un environnement plus sûr. Leurs effets dans des conditions réelles sont difficiles à prouver, en effet de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte. Un rinçage et un entretien régulier entraînent une forte réduction des organismes et influencent ainsi le résultat. Le design joue un rôle crucial dans les toilettes. Le type d’évacuation de l’eau dans les toilettes, le procédé de rinçage et la formation éventuelle de fines gouttelettes ont leur importance. Le vernis et la texture de la surface sont également essentiels. Ils ont une action réelle sur les modèles DirectFlush dotés de la surface CeramicPlus. Grâce au procédé d’affinage, les gouttes perlent et s’écoulent immédiatement sur la surface. Outre la surface antibactérienne, le vernis et la texture de la surface, le procédé de rinçage et d’écoulement ainsi que la facilité d’entretien jouent un rôle important.
Que conseilleriez-vous aux architectes et planificateurs lors de l’élaboration de projets de locaux sanitaires avec des exigences maximales en matière d’hygiène ? Y a-t-il des aspects qui doivent être impérativement pris en compte ?
Villeroy & Boch est en train de conquérir le marché médical. On constate une très grande demande partout dans le monde concernant les normes d’hygiène et le contrôle infectieux. Les micro-organismes multirésistants sont une véritable menace pour l’accès aux soins dans le monde. Ce dont nous avons besoin dans les hôpitaux et dans d’autres établissements de santé, c’est un environnement sûr pour les patients. Cela n’est pas seulement valable pour les toilettes mais pour la chambre du patient, les salles de bains et les salles d’opération. Lorsque l’on a testé l’efficacité des ions d’argent dans d’autres procédés de tests, que ce soit sur les revêtements pour toilettes ou non, on se rend compte que l’on pourrait également équiper toutes l’ensemble des salles de bains de carrelage à action antibactérienne. Il existe maintenant, par exemple, des vitres en verre dotées d’une surface antibactérienne. Des zones lisses et sans bords faciles d’entretien garantissent un environnement sûr pour les patients. Les surfaces doivent également être nettoyées à l’aide de peroxyde d’hydrogène, désinfectant utilisé de nos jours dans les hôpitaux. Les exigences dans la construction d’hôpitaux sont très élevées.
À propos de Jan van Zeijl : Le centre de maladies infectieuses IZORE, situé en Frise est un laboratoire de santé régional et travaille pour le compte de cinq hôpitaux et plus de 450 médecins traitants de la région. Il donne l’accès aux soins pour une zone d’environ 700 000 habitants. Dr. Jan van Zeijl est l’un des huit microbiologistes cliniques du laboratoire et est membre du personnel du centre médical de Leuwarde, un hôpital universitaire contenant 600 lits. Leuwarde est la capitale de la province de Frise. En tout 130 collaborateurs sont employés au centre de maladies infectieuses IZORE dont la plupart sont des laborantins.
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