Un an après le lancement de sa campagne sur la pêche thonière industrielle et la grave menace qu’elle représente sur les océans, Greenpeace publie aujourd’hui la seconde édition de son classement des marques de thon en boîte, afin de permettre aux consommateurs de privilégier le thon le plus durable.
Si, depuis un an, une partie des marques ont bien perçu les enjeux et ont entrepris des démarches concrètes pour modifier leur chaîne d’approvisionnement et mieux respecter l’environnement, les leaders du marché sont toujours à la traine.
Les principales informations du classement 2015
Les bons élèves 2014, Phare d’Eckmühl et Système U, confirment leur place de leader de la durabilité en 2015.
Système U a inscrit dans sa politique d’approvisionnement que l’enseigne ne vendrait plus de thon tropical pêché sur DCP d’ici fin 2016 pour les produits de sa marque distributeur.
La marque Connétable progresse et s’engage à ne plus vendre de thon tropical pêché sur DCP d’ici fin 2016.
Carrefour n’a pas progressé à date mais a engagé des démarches concrètes pour être capable de garantir prochainement du thon pêché sans DCP aux consommateurs.
Petit Navire, numéro un du marché, a beaucoup communiqué cette année sur la durabilité, mais les actes sont loin d’être au rendez-vous. La marque n’a pas d’objectif pour développer les méthodes de pêches les plus durables. Elle a donc simplement entrepris de repeindre sa boîte bleue en vert.
Saupiquet, Auchan et Intermarché n’ont pas opéré de changements significatifs dans leur chaîne d’approvisionnement depuis l’année dernière. Ces marques ont beaucoup à faire pour améliorer la durabilité de leurs produits.
Les deux derniers demeurent les mêmes, Casino et Leclerc, pour qui tout reste à faire.
Une pêche intensive qui entraine des déséquilibres irréversibles sur la vie marine
La plupart des thons que l’on retrouve dans les conserves en France sont encore pêchés avec des méthodes trop intensives qui entraînent la prise de thons juvéniles ainsi que d’espèces menacées, en particulier les requins.
« La responsabilité des marques est fondamentale. Elles ont le pouvoir de fixer des exigences environnementales élevées auprès de leur fournisseurs et de l’industrie de la pêche, pour favoriser les méthodes de pêche les plus respectueuses et privilégier les stocks de thons en meilleure santé », souligne Hélène Bourges, chargée de campagne pour Greenpeace.
« Depuis un an, certaines marques ont agi pour améliorer leur approvisionnement et proposer aux consommateurs du thon durable. Le marché français commence à évoluer, mais ce n’est pas grâce aux marques les plus vendues, comme Petit Navire, qui refusent pour l’instant de devenir de véritables acteurs de la durabilité au sein du secteur ».
L’amorce d’un changement dans le marché français
La campagne de Greenpeace a donc provoqué un dialogue entre les marques de boîtes de thon et les opérateurs de pêche, les incitant à modifier leurs pratiques et posant ainsi les premiers pavés du chemin vers une pêche thonière durable.
Mais il reste du travail : le marché français est encore loin d’avoir gravi les marches nécessaires pour rejoindre les marchés dont les standards de durabilité sont les plus élevés, comme les marchés britannique ou australien.