L’écorénovation et l’écoconstruction comme levier pour dynamiser la Grande Région


Le projet européen EcoTransFaire a pour objectif de dynamiser la Grande Région grâce à l’écorénovation et l’écoconstruction. Le territoire du projet (Meurthe-et-Moselle en France, sud de la province de Luxembourg en Belgique et Grand-Duché de Luxembourg) se caractérise en effet par un tissu de petites entreprises, un nombre élevé de demandeurs d’emploi et un bâti vétuste, énergivore qui nécessite une rénovation durable.

Travailler ensemble, travailler autrement, durablement, et dynamiser le tissu économique de la région tel est le défi du projet EcoTransFaire.

EcoTransFaire est un projet financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER), dans le cadre du programme « Interreg IV-A Grande Région ». Dans ce contexte, ce vendredi 19 juin, EcoTransFaire présentait son bilan au Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) à Luxembourg devant un parterre de 150 personnes, élus locaux, partenaires, entreprises, donneurs d’ordre, chercheurs, …

« Aujourd’hui, c’est toute une région qui se retrouve concernée par l’écorénovation et l’écoconstruction. C’est un travail de titan qu’EcoTransFaire a entrepris au cours de ces trois années de projet. Tous les acteurs majeurs de terrain ont été approchés pour amener à une prise de conscience qui seule peut conduire à un changement de mentalité. » explique Camille Gira, Secrétaire d’Etat au Développement durable et aux Infrastructures du Grand-Duché de Luxembourg.

éco« Dès le début, nous avons adhéré à la philosophie du projet EcoTransFaire. Les entreprises doivent apprendre à travailler autrement, en intégrant des technologies plus durables, en cherchant des synergies » explique Paul Schosseler, directeur adjoint du département « Environmental Research and Innovation » (ERIN) du LIST, partenaire du projet EcoTransFaire.

Un cercle vertueux

Pour créer un cercle vertueux, digne d’une véritable économie circulaire, le projet EcoTransFaire a travaillé en parallèle sur 4 piliers : les filières durables, les entreprises, les commanditaires et l’emploi.

  1. Développer des filières de production et de vente d’écomatériaux de construction en circuits courts,
  2. Favoriser la mise en place de grappes d’entreprises,
  3. Encourager la demande de commanditaires, collectivités ou particuliers, pour des travaux en écorénovation et en écoconstruction,
  4. Former les demandeurs d’emploi aux métiers du bâtiment durable.

La raréfaction de certaines matières premières amène à repenser l’origine et l’usage des matériaux et à se tourner vers des solutions plus durables, mais également plus locales. Que ce soit le bois, le chanvre ou encore la paille, les écomatériaux font partie intégrante du panel des matériaux disponibles pour la construction, la rénovation et ils assurent souvent des performances comparables voire supérieures aux matériaux conventionnels. Dans le cadre du projet EcoTransFaire, des experts issus du monde académique et des entreprises ont contribué à la sélection des écomatériaux ayant un potentiel de développement sur le marché local.

L’étape suivante dans cette approche d’économie circulaire du projet EcoTransFaire est d’aider les petites entreprises à se structurer en réseau (en grappes) pour répondre plus facilement aux marchés publics et correspondre de manière plus performante aux contraintes qualitatives liées à la rénovation énergétique des bâtiments.

Par le biais des activités qu’il organise et des outils qu’il développe, le projet EcoTransfaire s’adresse également aux donneurs d’ordre ; particuliers comme collectivités. Dans ce contexte, il les informe, les sensibilise, les forme à l’écoconstruction et à l’écorénovation pour les aider à faire les bons choix lors de travaux et lors de l’usage du bâtiment.

Et puis, et surtout, il s’agit de mettre en réseau les acteurs de la formation, de l’emploi et de l’insertion pour répondre aux besoins en recrutement des entreprises. EcoTransFaire accompagne les structures d’insertion vers une diversification de leurs activités en les intéressant aux marchés liés à l’écoconstruction et écorénovation. 

Ambitions ’15-17

« Le diagnostic général est fait. Les outils ont été définis avec les principaux acteurs de terrain, entre autre le guide du gestionnaire pour aider les particuliers et collectivités à mieux définir leurs projets, le guide de l’utilisateur pour accompagner les futurs occupants à bien utiliser leur nouveau bâtiment, …

Les trois prochaines années, nous allons mettre en oeuvre ces outils pour permettre aux entreprises de monter en compétences, aux travailleurs de se former et aux donneurs d’ordre d’avoir le réflexe écorénovation et écoconstruction. Trois années seront encore nécessaires pour stabiliser cette démarche. Comme on le constate dans d’autres pays européens, il faut compter une décennie pour asseoir un changement de mentalité. Rien de bien étonnant puisque ceci va souvent de pair avec un changement générationnel. » explique Bernard Lahure, initiateur et chef de projet EcoTransFaire. 

Les défis des 3 prochaines années:

  1. Mettre en place le guichet transfrontalier des métiers du bâtiment durable. Un guichet unique faciliterait effectivement la rencontre entre acteurs de l’écoconstruction et de l’écorénovation. Et, il permettrait aux demandeurs d’emploi d’être en contact avec tout un réseau de partenaires et de bénéficier d’un panel d’outils adaptés aux besoins en compétences des entreprises.
  2. Animer, former, accompagner et développer les grappes,
  3. Enclencher le développement des filières de production d’écomatériaux et de gestion des déchets en circuits courts : accompagner les entreprises classiques et d’insertion œuvrant dans ce secteur ; conseiller les particuliers dans leurs choix de matériaux, former les artisans à leur utilisation.
  4. Etablir un fonds de financement transfrontalier.

Visuels de réalisations concrètes

Le chantier école

Le collège Pierre Brossolette à Réhon en Meurthe-et-Moselle connait actuellement une restructuration à neuf pour en faire un établissement scolaire exemplaire pour ses performances énergétiques. Le projet EcoTransFaire a contribué à améliorer le cahier des charges du chantier et à faire évoluer les solutions envisagées pour l’isolation des murs extérieurs.

Les huits écomatériaux

La méthodologie d’identification des écomatériaux ayant un potentiel de développement sur le marché local de la construction a été mise au point par les équipes de l’Ulg-Campus Arlon, du LIST, de l’IUT Longwy et de l’ADL Tintigny-Habay.

EcoTransFaire

Dans un contexte géographique et économique particulier, EcoTransFaire apporte des solutions responsables, locales et globales aux problématiques du bâti dans la Grande Région. Ces solutions répondent à la fois aux exigences du marché en matière de logement et aux législations environnementales, tout en formant les travailleurs et en accompagnent les entreprises dans cette nouvelle voie.

EcoTransFaire s’adresse, dans le cadre d’une économie circulaire, à tous les acteurs de la filière de l’écoconstruction et de l’écorénovation.

Le projet se structure en 4 piliers:

  1. Le pilier « entreprises » a pour objectif de mettre en réseau les acteurs économiques locaux (TPE, PME et artisans).
  2. Le pilier « commanditaires » accompagne les donneurs d’ordre, collectivités ou particuliers.
  3. Le pilier « filières » est chargé de créer des filières locales de productions de matériaux écologiques ou recyclés et des filières économiques durables autour de la problématique des déchets de chantier.
  4. Le pilier « emploi et formation » met en réseau les acteurs transfrontaliers de l’emploi, de l’insertion et de la formation professionnelle.

EcoTransFaire est financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER), par des fonds propres des douze opérateurs-partenaires issus de ces régions et par des cofinancements publics des trois pays (Ministère du Développement Durable et Infrastructures luxembourgeois, Région wallone, Etat français et région Lorraine).



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