Une nouvelle étude du WWF estime à 24 billions de dollars US la valeur économique des océans du monde entier, ce qui correspond à la richesse produite par les économies les plus prospères. Mais la surexploitation, la mauvaise gestion et les changements climatiques font peser une menace toujours plus grande sur cette corne d’abondance.
Selon une estimation prudente, la valeur monétaire des océans de la planète s’élève à 24 billions de dollars US. Avec leur performance économique, qui s’établit à 2,5 billions de dollars, les mers du monde entier rejoignent le top ten des économies les plus puissantes. Leur création de valeur effective est même probablement plus élevée, puisque les écosystèmes offrent de nombreuses performances difficilement quantifiables. C’est l’une des conclusions du nouveau rapport «Reviving the Ocean Economy», qui a été élaboré en collaboration avec le «Global Change Institute» de l’Université du Queensland et avec le Boston Consulting Group. Or, les deux tiers de cette création de richesse dépendent directement de la santé des océans. «Pour préserver cette manne, il faut protéger les océans contre la surexploitation et les répercussions négatives du réchauffement climatique», explique Alice Eymard-Duvernay, spécialiste des mers et océans au WWF Suisse.
La moitié des coraux du monde entier ont déjà disparu. Les récifs encore existants, qui offrent protection côtière, nourriture et travail à des centaines de millions de personnes, n’existeront plus d’ici 2050. Aujourd’hui, 90% des stocks de poissons sont déjà surpêchés ou en passe d’être épuisés. Et la destruction des mangroves est trois à cinq fois plus importante que celle des autres forêts.
L’étude illustre en chiffres tous les enjeux économiques et écologiques de cette situation. «Il est encore temps d’inverser la tendance pour que l’homme puisse continuer de profiter des océans à l’avenir», affirme Alice Eymard-Duvernay. Dans cette optique, le WWF propose huit mesures, parmi lesquelles la prise en compte des océans dans les objectifs de durabilité des Nations Unies, l’adoption de mesures globales contre les changements climatiques et l’obligation de renforcer la protection des zones côtières et maritimes.
Tableau Produit intérieur brut (en dollars US) :
1.USA: 17,4 billions
2.Chine: 10,4 billions
3.Japon: 4,8 billions
4.Allemagne: 3,8, billions
5.France: 2,9 billions
6.Grande-Bretagne: 2,9 billions
7.Océans du monde: 2,5 billions
8.Brésil: 2,2 billions
9.Italie: 2,1 billions
10.Russie: 2,1 billions
11.Inde: 2 billions