Faisant de l’enregistrement des naissances un axe majeur de son action dans le monde, l’UNICEF s’est associé au Conseil supérieur du notariat, engagé dans la promotion de l’état civil dans les pays en développement, pour soutenir « Les enfants fantômes », un ouvrage de Laurent Dejoie et Abdoulaye Harissou, membres de l’Association du Notariat francophone, à paraître le 2 mai prochain aux éditions Albin Michel.
Ils sont des centaines de millions d’enfants dans le monde – principalement en Afrique sub-saharienne en Asie du Sud, mais aussi en Europe -, privés d’un de leurs droits fondamentaux : celui d’avoir une identité reconnue. Ils n’existent tout simplement pas officiellement pour les administrations de leurs pays, n’ayant pas été enregistrés à la naissance du fait de la pauvreté et de l’exclusion, de l’éloignement ou encore de la discrimination. Ce sont ces « enfants fantômes », dont la situation de vulnérabilité extrême est mise en lumière dans ce livre.
L’ouvrage participe au combat de l’UNICEF, qui agit partout dans le monde, pour faire sortir ces « enfants invisibles » de l’oubli et leur donner une identité, indispensable à leur développement, leur protection et leur insertion dans la société. En décembre dernier, l’UNICEF publiait un nouveau rapport révélant que près de 230 millions d’enfants de moins de cinq ans n’ont jamais été enregistrés à la naissance, soit environ un enfant de moins de cinq ans sur trois dans le monde. Le rapport montrait que sans identité, ces enfants sont souvent privés d’accès à l’éducation, de soins de santé et de sécurité sociale et sont plus exposés à l’exploitation et aux abus. Sans nationalité, ils sont aussi des apatrides. En cas de catastrophe naturelle ou de conflit, il est par ailleurs très difficile de réunir les enfants séparés de leur famille en l’absence de documents officiels.
Engagé aux côtés de l’UNICEF France en tant que membre de son Comité de parrainage qui réunit personnalités et experts, Robert Badinter signe la préface du livre. « Rien ne saurait justifier le silence qui enveloppe la condition cruelle de ces enfants fantômes. Tout être humain a droit au respect de sa personne et de sa dignité. L’enfant fantôme, parce qu’il n’a pas d’existence légale, est un enfant perdu dans ce monde difficile. Il est condamné, par là-même, à l’ignorance, la misère et le rejet social. Nous ne saurions accepter la condition injuste et douloureuse de ces millions d’enfants et d’êtres humains. C’est à une véritable mobilisation des Etats et des citoyens dans le monde qu’appelle cet ouvrage », écrit l’ancien Garde des Sceaux.
« Pour l’UNICEF, permettre à chaque enfant l’accès à l’identité figure parmi nos combats prioritaires », rappelle Michèle Barzach, Présidente de l’UNICEF France. « Si nos efforts se concentrent là où les défis sont les plus grands : en Afrique Subsaharienne et en Asie du sud, nous agissons aussi dans des pays où les moyennes nationales d’enregistrement sont encourageantes car des disparités immenses subsistent lorsqu’on s’éloigne des centres urbains, comme au Niger ou en Ouganda. Dans ces pays, l’UNICEF s’appuie sur des approches innovantes comme le recours aux technologies SMS pour que les services d’état civil atteignent les plus vulnérables », explique-t-elle. Le livre nous fait ainsi découvrir des équipes qui se battent au quotidien pour faire sortir de l’ombre les enfants fantômes, et nous montre que des solutions existent, simples et efficaces.
A noter : Le Conseil supérieur du notariat organise à Paris, le 6 mai prochain, une table ronde consacrée à cette question, en présence des auteurs Laurent Dejoie et Abdoulaye Harissou, de Michèle Barzach, Présidente de l’UNICEF France et de Bebert Salmey Oumarou, responsable de la protection de l’enfance pour l’UNICEF au Niger.
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