Ce matin à 7h45, 10 militants de Greenpeace ont symboliquement fermé la centrale du Bugey (Ain) et ont commencé à en démonter les panneaux d’entrée. Ils ont aussi déployé plusieurs barrières de sécurité, des pancartes et deux camions devant la principale entrée de la centrale.
« Pour la centrale du Bugey, comme pour de nombreuses autres centrales françaises, c’est le moment de baisser le rideau« , explique Cyrille Cormier, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace. « Cette centrale va dépasser sa durée initiale d’exploitation en 2018. Son maintien en fonctionnement au-delà de 40 ans aurait un coût injustifiable comparativement à celui du développement des renouvelables et augmenterait les risques d’accidents. »
Greenpeace demande que le texte de la future loi sur l’énergie inscrive la limite de 40 ans comme durée de fonctionnement maximale pour l’ensemble des réacteurs nucléaires français.
Ce plafonnement devra être assorti d’un objectif d’au moins 45% d’énergies renouvelables pour la France d’ici 2030 pour pouvoir anticiper le remplacement des capacités nucléaires désinstallées progressivement.
Un coût astronomique pour prolonger l’exploitation du parc
Un rapport de WISE-Paris commandé par Greenpeace a récemment montré que si EDF voulait exploiter ses réacteurs au-delà de 40 ans dans des conditions de sûreté proches de celles des nouveaux EPR, cela pourrait coûter 4 fois plus cher qu’annoncé, soit environ 4 milliards d’euros par réacteur.
80% des centrales nucléaires françaises vont atteindre l’âge limite de 40 ans entre 2017 et 2027.
« EDF fait de la prolongation de la durée d’exploitation de ses centrales son obsession« , poursuit Cyrille Cormier. « C’est pourtant le choix le plus risqué : du jamais-vu au niveau industriel, des investissements qu’on ne peut pas précisément définir, des risques d’accidents accrus. L’électricien français doit se rendre à l’évidence : la partie est finie pour le nucléaire. La loi sur l’énergie doit fournir la visibilité indispensable aux investisseurs et industriels pour développer les renouvelables tout en réduisant la part du nucléaire. C’est la seule politique énergétique souhaitable pour la France permettant de faire des économies tout en créant davantage d’emplois et des filières d’excellence. »
Un risque qui concerne toute l’Europe
Le problème du vieillissement des centrales nucléaires n’est pas spécifique à la France mais concerne toute l’Europe. Sur les 151 réacteurs en fonctionnement en Europe, 66 ont plus de 30 ans et 7 ont été mis en service il y a plus de 40 ans. Greenpeace publie aujourd’hui un rapport commandé à des experts indépendants qui montre comment le vieillissement des réacteurs nucléaires entraîne l’Europe au seuil d’une nouvelle ère de risques.
Greenpeace lance également le site web out-of-age.eu qui présente les informations essentielles du rapport sous forme de ‘data visualisation’. Sur ce site, les internautes peuvent aussi signer une pétition pour exprimer leur refus de cette nouvelle ère de risques.
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