Les Verts communiquent : 124 migrants dont plusieurs femmes enceintes, 38 enfants et une personne handicapée, se présentant comme Kurdes venant de Syrie ont été retrouvés jeudi sur une plage près de Bunifaziu. La municipalité de Bunifaziu a mis à disposition un gymnase pour les accueillir et fourni couvertures et repas aux enfants, les adultes, demandant l’asile politique, refusant de s’alimenter. La population et les associations locales se sont immédiatement mobilisées pour faire face à cette situation humanitaire critique et nouvelle en Corse.
Le déploiement de forces policières et militaires a été énorme face à une population réduite en nombre et en mobilité l’hiver.
Prétextant l’absence de Centre de Rétention Administrative et à la veille de la venue de N. Sarkozy en Corse, les autorités ont évacué ces réfugiés au petit matin par la Base Aérienne de Solenzara après avoir repoussé associations et médias, interdisant par cette manœuvre aux intervenants de l’Association Avà Basta (agréés par la Cimade pour visiter le LRA de Corse-du-Sud) d’entrer en contact avec les réfugiés et d’effectuer leur mission.
Une personne faisant, d’après les autorités elles-mêmes, une crise d’hypoglycémie, des personnes brandissant leurs demandes d’asile hâtivement rédigées en anglais sur des feuilles de papier pour les montrer de loin à la presse, des personnes menottées avant d’être conduites dans les autocars, voilà ce que tout le monde a pu voir aux journaux télévisés de vendredi et samedi. Ces familles ont par la suite été éparpillées dans les Centres de Rétention Administrative de Marseille, Lyon, Clermont-Ferrand, Lille, Nîmes, Rennes et Toulouse.
Comment M. Besson peut-il avoir le cynisme d’affirmer dans un communiqué que « face à des situations d’urgence, la protection des personnes prime sur le pointillisme procédural ». Comme le souligne Jean-Paul Nunez, délégué national de la Cimade en Languedoc-Roussillon, invoquant l’atteinte à plusieurs conventions sur les droits des personnes, « aucun droit ne leur a été appliqué ».
Nous condamnons les conditions hâtives et opaques dans lesquelles ont été expédiées les auditions à Bonifacio et s’est ensuite effectué le transfert.
Nous exigeons que les personnes toujours retenues soient immédiatement libérées et que leurs demandes de droit d’asile soient examinées aussi sereinement que la loi le permet.
Cette actualité illustre bien le drame que vivent les réfugiés économiques, politiques et demain climatiques en Méditerranée comme dans d’autres parties du globe.