Au terme de la manche de clôture du Championnat du Monde des Rallyes de la FIA, Volkswagen a ajouté une dernière étape victorieuse à son parcours 2013 en forme de chef d’œuvre. Verdict de ce Rallye de Grande-Bretagne : victoire d’Ogier/Ingrassia devant Latvala/Anttila, avec Mikkelsen/Markkula placés, en cinquième position. Les trois équipages officiels ont signé, à bord de leurs Polo R WRC, le meilleur résultat du Team à ce jour, remportant 16 des 22 spéciales, et s’adjugeant 41 des 66 « Top 3 » possibles. Ce résultat est la cerise sur le gâteau pour Volkswagen, au bout d’une saison phénoménale qui a surpris presque tout le monde. Sébastien Ogier et Julien Ingrassia avaient déjà été couronnés Champions du Monde (*) Pilote et Coéquipier au Rallye de France. Avec leurs compagnons Jari-Matti Latvala et Miikka Anttila, ils avaient ensuite offert le titre Constructeur (*) à Volkswagen en Espagne. Voici que maintenant, ils terminent en fanfare au Pays de Galles. Quelle saison !
(*) Sous réserve d’officialisation par la FIA
Coup de tonnerre final
Le résultat du Rallye de Grande-Bretagne est le meilleur de Volkswagen, depuis que la marque a débuté en Championnat du Monde des Rallyes en janvier dernier. Tandis qu’Ogier et Latvala ont signé un deuxième doublé d’affilée, Mikkelsen a terminé cinquième sur la troisième World Rally Car de Wolfsburg. Cette remarquable prestation d’équipe ne s’est pas limitée à ce classement final dans les cinq premiers, elle a également été assortie de victoires en spéciales pour les trois équipages officiels. Sébastien Ogier/Julien Ingrassia s’en sont adjugés neuf, Jari-Matti Latvala/Miikka Anttila cinq, et Andreas Mikkelsen/Mikko Markkula deux. A remarquer aussi qu’au moins un des trois s’est classé parmi les trois premiers dans chaque spéciale sauf une, la Power Stage, dans laquelle ont été attribués les points de bonus au trio de tête.
Le rideau tombe sur une « classique »
Le Rallye de Grande-Bretagne a soumis les hommes et les machines à un dernier marathon à travers les chemins tourmentés du Pays de Galles. Songez par exemple qu’une seule étape – la deuxième – a offert l’opportunité d’une assistance à la mi-journée. Au cours des trois autres, les mécaniciens n’ont été autorisés à toucher aux voitures que le matin, puis le soir après la dernière spéciale. Entre les deux, les équipages ont dû composer avec des montagnes de boue et quelques passages à gué dans les forêts galloises. Et comme si cela ne suffisait pas, 10 des 22 spéciales faisaient leur réapparition au programme, après une absence d’un an au moins. Deux d’entre elles seulement étaient bitumées : « Chirk Castle », que les concurrents ont parcourue à deux reprises l’avant-dernier jour, et « Great Orme », la toute dernière.
Gros succès populaire
C’est une première cette saison : samedi, le nombre de spectateurs a dépassé, et de loin, toutes les prévisions, ce qui a retardé d’une bonne heure le départ de la dernière spéciale de la journée. Par voie de conséquence, il a été décidé de ne plus vendre aucun billet d’entrée de plus pour la journée de dimanche. A cet égard aussi, la finale du Championnat a été à la hauteur du reste de la saison. Au total, ce sont 3.5 millions de passionnés qui ont fréquenté les rallyes du FIA-WRC en 2013. Pour les seules chaînes de télévision allemandes, chaque week-end de course a été suivi par 5 millions de téléspectateurs en moyenne. Un chiffre à comparer à celui de 2012 qui n’était que de 50.000 téléspectateurs ! Et la finale en Grande-Bretagne a également vu Volkswagen établir un nouveau record sur les réseaux sociaux : en 2013, un million de fans a cliqué sur le bouton « J’aime » sur facebook.com/volkswagenmotorsport
Conte de fées et happy end.
Suède. Mexique. Portugal. Grèce. Italie. Finlande. Australie. France. Espagne. Et maintenant Royaume Uni : Volkswagen a vécu un véritable conte de fées dans le Championnat du Monde des Rallyes 2013, en remportant 10 des 13 manches. La formation de Wolfsburg a successivement décroché les titres en France et en Espagne, et a mis un point d’honneur à clôturer la saison sur deux doublés consécutivement en Espagne et en Grande-Bretagne. Et tout cela alors que l’objectif initial était, rappelons-le, d’obtenir des podiums sans pour cela bénéficier de défaillances de la concurrence.
Assistance limitée, concentration augmentée
Mécaniciens et ingénieurs ont été confrontés à une problématique particulière en Grande-Bretagne. Sur quatre jours, ils n’ont eu que sept opportunités pour intervenir sur les voitures. Contrairement aux autres rallyes, le timing de celui-ci n’incluait pas d’assistance de mi-journée samedi et dimanche. Il a donc été encore plus important de travailler avec efficacité, rapidité, dextérité, en évitant la moindre bourde à la faveur des flexi-assistances de 15 minutes accordées chaque matin avant le départ de l’étape. Les mécaniciens du Team n’ont surtout pas baissé la garde dans cette finale, entourant les trois Polo R WRC de leurs soins attentifs, comme ils l’ont fait durant toute la saison.
Vacances d’hiver ? Quelles vacances d’hiver ?
Officiellement, la trêve hivernale du Championnat du Monde des Rallyes a commencé après le Rallye de Grande-Bretagne, puisque la saison 2014 débutera le 14 janvier au Rallye Monte-Carlo – jusqu’au 19 janvier. Pour Volkswagen, cependant, Les 59 jours qui séparent ce dimanche de la remise en route des moteurs l’an prochain ne sont pas synonymes de vacances, loin s’en faut ! Dès lundi, les mécaniciens commenceront l’assemblage des voitures du Monte-Carlo. Suivront, pour l’ensemble de l’équipe, des essais sur asphalte, sur neige et sur glace. Le service presse s’apprête lui aussi à entamer un marathon de rendez-vous medias. Et chacun attend le prochain chapitre de l’histoire de l’équipe, le 6 décembre à Paris, pour la remise des prix de la FIA et la soirée de gala qui s’ensuivra.
Ils ont dit
Jari-Matti Latvala (Polo R WRC n° 7)
« La deuxième place dans le dernier rallye de la saison est un résultat honorable, mais j’attendais mieux ici, dans mon deuxième « chez moi ». Le rythme était bon, mais j’ai commis hélas trop de petites fautes pour mettre réellement Sébastien Ogier sous pression. J’avais terriblement envie de remporter ce rallye pour la troisième fois d’affilée, mais Séb nous a encore sorti le grand jeu. Quand il est dans ces dispositions-là, il n’y a quasiment rien à faire pour le battre. Maintenant, si j’analyse ma première saison chez Volkswagen, elle a ressemblé à un parcours de montagnes russes. Aujourd’hui, j’ai trouvé mes marques dans la Polo R WRC. Il était clair au départ que 2013 allait ressembler à une saison d’apprentissage. La manière dont elle a démarré, au Monte-Carlo, en Suède, puis un peu plus tard chez moi, en Finlande, a été dure à avaler. A l’opposé, il y a eu cette victoire en Grèce que j’attendais depuis longtemps, puis une série de sept podiums et enfin la victoire au Championnat constructeurs. Mais par-dessus tout, j’ai maintenant cette confiance que procure le fait de démarrer une nouvelle saison avec beaucoup plus d’expérience. »
Sébastien Ogier (Polo R WRC n° 8 )
« Parfait épilogue pour une saison parfaite. Je suis très heureux, et particulièrement fier de cette victoire, car le Pays de Galles est l’un des rallyes les plus durs du calendrier. Ces dernières années, ici, les choses ne se sont pas toujours bien passées pour moi. Cette fois, j’ai simplement essayé de maintenir l’écart jusqu’au bout. Maintenant que la saison est terminée, je réalise à quel point cette année a été incroyable. Si quelqu’un nous avait dit avant que cela commence à Julien et moi que nous terminerions avec neuf victoires et le titre mondial en poche, nous lui aurions probablement suggéré d’aller consulter le médecin de l’équipe. J’ai sans doute déjà remercié tout le Team en France, mais je ne leur dirai jamais assez souvent merci. Ils ont abattu un boulot fantastique totu au long de cette première année. Ils ont rendu ces succès possibles en me fournissant une magnifique machine. »
Andreas Mikkelsen (Polo R WRC n° 9)
« Je suis satisfait de ce rallye, dans l’ensemble. Mais j’espérais mieux après ma bonne journée de samedi. Remonté à la quatrième place à 20 secondes de Thierry Neuville, j’ai tenté de lui mettre la plus grosse pression possible dès le signal du départ ce matin. Mais c’est alors que j’ai commencé à commettre quelques fautes, dont deux se sont soldées par des tête-à-queues. Ce n’est pas qu’une cinquième place soit déshonorable dans le contexte du Championnat du monde, et on peut toujours en être satisfait. Mais j’ai le sentiment d’avoir laissé passer une belle occasion ici, compte tenu de ce que j’ai fait hier, et de ce qui a suivi aujourd’hui. Néanmoins il y a eu pas mal de positif cette saison, et j’attends avec impatience 2014 afin de montrer de quoi je suis capable. »
Jost Capito, Directeur de Volkswagen Motorsport
« Difficile de souhaiter meilleur épilogue à une saison de WRC qui a été fantastique pour nous. Un doublé, avec tous nos pilotes dans le Top five : le Rallye de Grande-Bretagne nous a offert notre meilleur résultat 2013. Nous avons assisté à un magnifique mano a mano entre Sébastien Ogier et Jari-Matti Latvala. Et nous avons vu un Andreas Mikkelsen très rapide et mature, qui s’est battu pour une place sur le podium. Il n’a certes pas pu le conquérir, mais il a montré un joli sens de l’attaque. Nous pouvons avoir de gros espoirs pour nos trois pilotes Volkswagen en 2014. Je suis aussi très fier de notre équipe toute entière. Bien qu’ici, l’assistance ait été limitée par rapport à ce que nous connaissons dans les autres rallyes, le travail a non seulement été impeccable, mais aussi exempt de toute maladresse, et totalement irréprochable. Nous n’avons pas rencontré le moindre problème technique ici. Nous n’avons pas non plus connu une seule casse moteur sur toute l’année 2013, pas plus que nous n’avons perdu un seul châssis suite à un crash. C’est juste extraordinaire ! »
Sébastien Ogier a payé sa bouteille
L’histoire remonte à fin 2011, alors que Sébastien Ogier n’avait pas encore signé pour Volkswagen. A la suite d’un test avec Ford, Malcolm Wilson avait invité le Français à dîner, et le repas avait été arrosé par un bon vin. Lorsqu’ensuite Sébastien décida de rejoindre Volkswagen, Wilson ne manqua pas de lui faire remarquer que grâce à lui, il avait été en mesure de mieux négocier son contrat, en ajoutant que cela valait bien une bonne bouteille en retour. Deux ans plus tard, Ogier, devenu Champion du Monde, s’est acquitté de sa « dette » avant le départ du Rallye de Grande-Bretagne.
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