A Denver, près de six tonnes d’ivoire ont été détruites. Le WWF salue le signal important donné par le gouvernement américain contre le braconnage en hausse dans le monde.
Chaque année, pas moins de 30 000 éléphants africains sont tués par des braconniers pour leurs défenses. Cela correspond presque à un éléphant tué tous les quarts d’heure. Le braconnage est devenu toujours plus professionnel et se classe aujourd’hui au quatrième rang des trafics illégaux. Les auteurs font partie de réseaux criminels organisés au niveau international.
Les Etats-Unis sont le deuxième marché le plus important pour les produits issus du braconnage. Les défenses arrivent sous forme de bibelot ou de souvenir saisi sur le marché noir. Le président Obama a fait de la lutte contre le trafic des espèces menacées une priorité aussi bien nationale que globale, et il l’a démontré ce 14 novembre à Denver lors d’un «Ivory Crush» public. A cette occasion, l’ivoire saisi par les douanes américaines depuis l’interdiction du commerce international de 1989 a été détruit.
Les Etats-Unis suivent ainsi l’exemple des Philippines, du Kenya et du Gabon qui, par le passé, ont également détruit leur stock d’ivoire confisqué en public. «Les Etats-Unis envoient un signal fort pour dire que le braconnage ne peut plus être toléré», commente Doris Calegari, responsable de projet au WWF Suisse. Par la même occasion, le WWF demande que les Etats-Unis et tous les autres pays qui sont touchés de manière directe ou indirecte par le braconnage prenne des mesures pour réduire la demande, fermer les marchés et faire comprendre à tous ceux qui profitent de ce massacre d’animaux qu’ils seront punis. «Le braconnage est un phénomène mondial. Nous espérons que cette action va motiver d’autres nations à lutter résolument contre ces crimes.»
Le braconnage est hors de contrôle
L’Afrique vit sa pire crise du braconnage depuis des décennies. Le commerce illégal de l’ivoire est florissant, le nombre d’éléphants et de rhinocéros massacrés atteint des sommets.
Jusqu’ici, il n’a pas été possible de réduire la demande effarante en provenance de pays tels que la Chine, la Thaïlande et le Vietnam. Des produits à base de rhinocéros, d’éléphants ou de tigres passent pour des biens de luxe dans les pays du Sud-Est asiatique. Des sondages ont montré que de nombreux Chinois ne sont pas conscients du lien entre l’achat d’ivoire et le massacre des éléphants. Selon une croyance très répandue, les défenses d’éléphant tombent toutes seules et repoussent ensuite.
De véritables carnages se déroulent régulièrement, comme lorsqu’au début de 2012, près de 400 pachydermes ont été abattus dans un parc national du Cameroun. Outre les éléphants, les rhinocéros sont aussi dans le viseur des braconniers. Rien que cette année, plus de 600 spécimens ont été tués pour leur corne. Comparés aux 13 animaux abattus en 2007, cela représente une hausse de 5000%. La valeur d’un kilo de corne de rhinocéros est estimée à quelque 25 000 $.
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