Militants de Greenpeace détenus en Russie : action sur le siège de Gazprom à Paris


Ce matin, 21ème jour de détention pour les membres d’équipage de l’Arctic Sunrise, à 8h30 au 68 avenue des Champs-Elysées, siège de Gazprom en France, 8 militants de Greenpeace ont déployé une bannière depuis le toit de l’immeuble sur laquelle on peut lire « Gazprom. Free the Arctic 30 ». Plus bas, une autre bannière avec les portraits des militants détenus en prison est mise en place.

28 de nos militants, un caméraman et un photographe freelance sont toujours incarcérés en Russie et inculpés pour piraterie. Ils risquent jusqu’à 15 ans de prison. Parmi ces détenus, un militant français, Francesco Pisanu, vit lui aussi des heures difficiles dans une prison russe. Leur crime ? Avoir défendu le climat en interpellant Gazprom sur le danger d’exploiter les ressources de l’Arctique.

« Nous sommes ici parce que nos militants ont eu raison d’agir pacifiquement sur la plateforme pétrolière du géant russe de l’énergie. Gazprom doit changer d’attitude et annuler ses projets en Arctique, explique Sébastien Blavier, chargé de campagne énergie pour Greenpeace France. Plus personne ne conteste l’urgence climatique à laquelle le monde fait face. Le GIEC l’a encore rappelé récemment. Défendre le climat est une nécessité. Les militants engagés dans cette course contre la montre ne sont pas des criminels. Ce sont des héros. »

Greenpeace demande la libération immédiate des membres d’équipage de l’Arctic Sunrise emprisonnés en Russie.

Gazprom doit changer de cap

A l’heure où il n’est plus que jamais urgent d’agir sur les dérèglements climatiques, Gazprom semble s’entêter dans une voix sans issue. Assez cyniquement le géant russe a même choisi de profiter de la fonte de l’Arctique liée aux dérèglements climatiques pour aller y forer du pétrole. Cela ne peut être la bonne stratégie.

« En France, Gazprom n’est présente qu’à travers la fourniture de gaz. L’entreprise devrait choisir la voie de la transition énergétique et des énergies renouvelables. Son acharnement pour les énergies fossiles ne pourra pas perdurer face à l’urgence climatique. » poursuit Sébastien Blavier.

La France pour l’heure silencieuse

Greenpeace France s’est adressée, comme les bureaux de Greenpeace des 18 nationalités des personnes incarcérées, au chef de l’Etat pour qu’il prenne position en faveur des militants emprisonnés, qu’il réaffirme le droit à la protestation non-violente, au nom de la liberté d’expression, qu’il dénonce l’illégalité de l’incarcération des 28 militants et des deux journalistes.

La France est doublement concernée par cette situation. Un des militants est français. Le capitaine de l’Arctic Sunrise, enfermé lui aussi, n’est autre que Peter Willcox qui était le capitaine du Rainbow Warrior en 1985 au moment où les services secrets français ont orchestré un attentat sur le navire qui a coûté la vie à un photographe, Fernando Pereira.

« François Hollande doit prendre position au plus tôt en faveur des 28 militants et des deux journalistes emprisonnés. Pour l’instant la lettre que nous lui avons adressée est restée sans réponse. Entre autres raisons, il se doit d’agir au nom de la lutte contre les changements climatiques, puisque la France se veut exemplaire sur ce sujet crucial comme l’atteste sa volonté de recevoir en 2015 la conférence de l’ONU sur le climat. Voici une occasion pour le Président français d’allier discours et actes. » conclut Sébastien Blavier.

Des responsables politiques se sont déjà engagés en faveur de libération de l’équipage de l’Arctic Sunrise : http://act.gp/1e6DpI3


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