Latvala et Volkswagen sur l’Olympe


• Sixième manche du Championnat du Monde des Rallyes, quatrième victoire de Volkswagen et grande première pour Jari-Matti Latvala – associé à son compatriote Miikka Anttila – sur la Polo R WRC.
• Ce succès est complété par la quatrième place d’Andreas Mikkelsen/Mikko Markkula, arrachée à l’issue d’un final éblouissant, à la troisième sortie en WRC du Norvégien dans l’équipe officielle.
• Sébastien Ogier, associé à Julien Ingrassia, termine 10e, remporte la « power stage » et marque 4 pts. Il conserve une marge confortable (+ 52 pts) en tête du Championnat « Pilotes », où il devance désormais… Jari-Matti Latvala !
Cerise sur le gâteau : Volkswagen accentue sensiblement son avance au Classement Constructeurs.

Tout arrive à qui sait attendre

Jari-Matti Latvala a débuté à l’Acropole à 18 ans et remporte sa première victoire dix ans plus tard, dans l’une des épreuves les plus emblématiques du Championnat du Monde. C’est la première fois qu’il monte sur la plus haute marche du podium vêtu d’une combinaison Volkswagen. Agé de 28 ans, le Finlandais, qui décroche son troisième podium de l’année après le Portugal et l’Argentine, compte désormais 8 succès en WRC. Il a aussi épinglé 276 temps scratch à son palmarès (dont 4 dans ce Rallye). Confronté à la nécessité d’adapter sa nouvelle monture à son style, Latvala a procédé à de nombreux réglages sur sa Polo R WRC – de différentiel notamment en Argentine et sur d’autres détails en Grèce – et cela s’est avéré payant. Régularité, pointe de vitesse et prise de risque calculée lui ont permis d’empocher cette première victoire à l’Acropole.

Poussière et gros cailloux : le test ultime

Le Rallye de Grèce est considéré comme le test ultime au sein du Championnat du Monde des Rallyes. Poussière épaisse, fortes températures, terre battue à perte de vue, la plupart du temps truffée de caillasses grosses comme des melons, autant d’embûches qui ont soumis les trois Polo R WRC à rude épreuve. Sans parler des ornières parfois profondément creusées dans le sable mou. Même raccourcie cette année, cette édition s’est montrée de bout en bout tout aussi sévère que par le passé pour les voitures. Compte tenu des conditions, l’ordre des départ dans les spéciales a joué un rôle plus important que jamais, demandez à Sébastien Ogier ce qu’il en pense…

Sébastien Ogier à l’arraché

A petite cause grands effets : dès les premières heures, un problème de pression d’essence a compromis les chances de Sébastien Ogier. Un câble de connexion s’est détaché, coupant l’alimentation de la pompe. Par sécurité, l’ensemble du faisceau a par la suite été remplacé à l’assistance. Ce contretemps, qui s’est soldé par une pénalité de 10 minutes pour être autorisé à repartir le lendemain selon la procédure appelée « Rally 2 », a mis fin à une série de cinq podiums – dont trois victoires d’affilée – en cinq rallyes. Malgré ce revers et le handicap d’ouvrir la route, le Français ne s’est pas avoué vaincu. C’est le couteau entre les dents qu’avec son coéquipier Julien Ingrassia il s’est jeté dans la bataille, pour finalement arracher la dixième place et le point qui va avec. Mieux : il s’est adjugé la « power stage », assortie de trois précieux points. Même si sa récolte grecque est maigre (4 pts en tout), elle lui permet cependant d’en conserver 52 d’avance sur son second… qui est désormais son équipier Jari-Matti Latvala.

Les progrès d’Andreas Mikkelsen

Mikkelsen/Marrkula ont contribué au succès d’ensemble du Team Volkswagen en Grèce. La quatrième place au classement général du jeune norvégien n’est pas seulement son meilleur résultat à ce jour, mais témoigne aussi de son niveau de maturité. L’Acropole était seulement sa troisième sortie au volant de la Polo R WRC. Depuis ses ennuis de freins jusqu’à sa course poursuite assortie de trois temps scratch, en passant par un pneu avant endommagé, l’équipage de la n° 9 a connu son lot d’émotions fortes ! Pour finalement terminer en apothéose, en s’adjugeant trois des quatre dernières spéciales et en remportant le point de la troisième place dans la « power stage ». Andreas Mikkelsen s’est révélé au Rallye d’Allemagne 2008, en devenant le plus jeune pilote à remporter une spéciale, ce que deux hommes seulement avaient réussi avant : Petter Solberg et… Sébastien Loeb !

Ils ont dit

Jari-Matti Latvala (Polo R WRC n° 7)
 » Je suis si heureux ! Je dédie cette victoire à toute l’équipe Volkswagen. Ma saison a mal commencé, mais tout le monde a continué à croire en moi et m’a soutenu. Et maintenant, je suis content de voir ces larges sourires sur tous les visages. Gagner le Rallye de Grèce a une lourde signification, tant cette épreuve est considérée comme un juge de paix en raison de ses difficultés. Depuis le premier jour où j’y ai participé, à l’âge de 18 ans, je rêvais de le remporter. Vous pouvez facilement imaginer ce que j’ai vécu en parcourant la dernière spéciale. Chaque caillou qui tapait dans la carrosserie me faisait mal. Je n’en pouvais plus ! Ce fut sûrement la spéciale la plus difficile et la plus longue de ma carrière !  »

Sébastien Ogier (Polo R WRC n° 8 )
 » La 10e place et les 3 points de la power stage : c’était le maximum de ce que je pouvais espérer cette fois-ci. Naturellement, il est frustrant de savoir que votre voiture et vous-même possédez tout ce qu’il faut pour monter sur le podium, et d’en être privé à cause d’un problème mineur survenu dans la toute première spéciale. Dès lors, je n’avais plus le choix : il fallait attaquer, tout en évitant les ennuis pour profiter éventuellement de ceux des autres. L’essentiel est d’avoir conservé une bonne avance au Championnat. J’espère que les prochaines épreuves me permettront de me battre à nouveau devant.  »

Andreas Mikkelsen (Polo R WRC n° 9)
 » Quel rallye et quel dénouement incroyable! Ce dimanche fut une journée aussi rose que la veille avait été sombre. Ce matin, j’ai vite pris le bon rythme pour tenter de ravir la quatrième place à Nasser Al-Attiyah. Et cela a marché. Je l’ai rattrapé et pris une petite avance à la fin du premier tour des deux spéciales, avant le retour à l’assistance. Signer trois temps scratch durant ma course poursuite, ce fut la cerise sur le gâteau. Le bilan est plutôt positif, c’est mon meilleur résultat en WRC à ce jour. Merci à toute l’équipe de mécaniciens, particulièrement à l’ouvrage hier. Ce soir, j’aurais très envie d’être déjà en Sardaigne pour le prochain rallye.  »

Jost Capito, Directeur de Volkswagen Motorsport
 » Gagner le Rallye de Grèce est un succès qui va à l’ensemble de notre équipe. Jari-Matti Latvala a réalisé une authentique performance, en sachant doser son effort avec sagesse lorsque les circonstances l’imposaient. Le fait qu’une simple crevaison puisse avoir autant d’importance montre le niveau de sa prestation. Et voir trois équipages représentant trois constructeurs différents sur le podium démontre aussi à quel point le Championnat est serré. C’est pourquoi je suis fier pour l’ensemble du Team et très heureux pour Jari-Matti. J’ai également été impressionné par Andreas Mikkelsen, qui a été capable de surmonter tous ses problèmes pour terminer quatrième à l’issue d’un imparable sprint final. Sébastien Ogier lui aussi mérite le respect pour ses performances. Malgré ses problèmes initiaux, il a parfaitement géré la situation et repart avec une poignée de points précieux. Après ce joli tir groupé, il me tarde d’être plus vieux de trois semaines, au départ du Rallye d’Italie-Sardaigne.  »


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