Les débats de la 10e Rencontre des Collectivités amies des enfants, organisée par l’UNICEF France, hier, à la Mairie de Paris, se sont concentrés sur le combat contre l’exclusion et la pauvreté des enfants. « La défense des droits de l’enfant n’est pas réservée aux pays lointains. La lutte contre l’exclusion commence dans nos départements, nos villes, au plus près de nous ». Romain Levy, adjoint au maire de Paris chargé de la protection de l’enfance, a résumé ainsi la raison d’être des Collectivités amies des enfants. Le dispositif, créé par l’UNICEF, réunit aujourd’hui 231 villes et quatre départements de France avec un objectif : améliorer la vie quotidienne des enfants tout en développant l’écoute de leur parole et leur participation directe dans les actions entreprises.
Forte de ce réseau unique, terreau d’innovation sociale, Michèle Barzach, Présidente de l’UNICEF France, a rappelé que « l’UNICEF fait de l’équité une priorité, dans le monde comme en France. La crise économique et sociale fait payer un très lourd tribut aux enfants, aux jeunes et à leurs familles. Cela nous incite à redoubler d’efforts dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. La Convention internationale des droits de l’enfant nous guide en ces termes et les collectivités sont un acteur essentiel pour relever le défi de l’équité. »
Dominique Versini, co-fondatrice du Samu social de Paris, défenseure des enfants entre 2006 et 2011, a ouvert les débats, en identifiant une cause majeure de la pauvreté des enfants aujourd’hui : le télescopage de deux crises, « la crise du lien social et la crise économique. » Pour l’ex-secrétaire d’Etat en charge de la lutte contre la précarité et l’exclusion, cette corrélation rend la situation « extrêmement grave. Il y a urgence à mobiliser les acteurs qui interviennent auprès de ces enfants. » Car même si la crise économique devait se résorber, « il restera la crise du lien social, qui fait basculer les familles et les enfants de la vulnérabilité à la désocialisation ».
« La pauvreté des enfants nous est particulièrement insupportable », a abondé Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion. « La France est une grande puissance et pourtant, un enfant sur cinq est pauvre dans notre pays : c’est inacceptable. Nous avons l’obligation morale d’agir. » La ministre a alors évoqué le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, l’amélioration prévue de l’accès aux soins médicaux des enfants les plus démunis, la cantine scolaire pour tous et la réorientation des prestations sociales vers les familles qui en ont le plus besoin. « Je salue l’engagement sans faille de l’UNICEF en France et dans le monde. Et je rappelle les contributions de grande qualité de l’organisation lors de la conférence nationale contre la pauvreté ou au moment de son Manifeste pour l’enfance, dont je partage les orientations. » Le dispositif des Collectivités amies des enfants a également marqué la ministre : « Toutes les villes de France ont vocation à être « amies de l’enfant ». Cette attention à l’enfant, à l’enfant démuni, les honore. Cette attention est la traduction de notre idéal républicain, cet idéal qui nous rassemble, qui nous protège, qui nous élève », a-t-elle conclu.