Près de 50 de pêcheurs artisans de 9 pays européens se sont réunis à Bruxelles hier, dont deux pêcheurs de la plateforme de la petite pêche artisanale française, pour réclamer le droit de pêcher moins, mais pêcher mieux, pour le futur des océans et des pêcheurs. Leur déclaration commune sera remise aux décideurs politiques, avant des rendez vous avec les députés européens et la Commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, à Strasbourg dans les jours qui viennent. Greenpeace salue et soutient l’initiative.
“Nous souhaitons laisser en héritage des océans sains, dans un monde où l’on pêche moins mais mieux.” explique Anne Marie Vergez, pêcheur à la ligne à Saint Jean de Luz, et une des fondatrices de la plateforme pour la petite pêche, qui réunit 500 pêcheurs artisans en France.
Une déclaration européenne pour le futur des océans, et des pêcheurs
Alors que 60% des stocks de poissons sur nos étals sont surexploités ou au bord de la surexploitation, les pêcheurs artisans souffrent eux aussi de la surpêche qui est d’abord le fait de la pêche industrielle. Les pêcheurs artisans demandent notamment à l’Union Européenne :
*Qu’elle mette en adéquation la capacité de pêche (nombre, puissance, etc..) de bateaux avec les stocks de poissons disponibles,
*Qu’elle donne le droit d’accès aux poissons d’abord à ceux qui ont les méthodes les plus sélectives et les plus durables,
*Qu’elle mette fin aux pratiques destructrices, telles que le chalutage profond et qu’elle oriente les aides publiques en conséquence.
“Jusqu’ici, la réforme de la Politique Commune des Pêches (PCP) ne va pas dans le bon sens.” constate Anne Marie Vergez. “Aujourd’hui, nous envoyons un message à nos ministres et aux députés européens, afin qu’ils ne puissent plus ignorer les lois de la nature, l’état des stocks de poissons et le rôle des pêcheurs artisans. Quand ils auront intégré ces réalités, alors seulement la réforme de la PCP repartira dans la bonne direction.”
Petite pêche grand avenir : 80% des bateaux, 65% des emplois en Europe
Ces pêcheurs artisans utilisent des méthodes de pêche sélectives, ne prennent que ce dont ils ont besoin, respectent les périodes de reproduction du poisson, et travaillent sur leur bateau. Non contents de respecter la ressource en poisson, connaisseurs de leur environnement, ils créent localement de l’emploi, et ne sont ni considérés, ni entendus au niveau des organisations représentant la profession comme au niveau des décideurs politiques.
“La mer n’est pas une industrie, elle a ses propres règles. Si nous continuons à prendre plus de poissons que la mer ne peut en donner, nous allons tous à la faillite” conclut Dimitris Zannes, pêcheur artisan grec. “La pêche artisanale amène plus de bénéfices économiques locaux que les pêches destructrices. En ces temps de crise, les États membres tout comme l’Europe devraient soutenir de tels modes de création de richesses.”
Plus d’informations sur la campagne et les portraits vidéo de pêcheurs artisans sur www.greenpeace.fr/petitepeche