Depuis des années, les ouvriers de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde) réclament un plan de sauvegarde de leur usine et le maintien de tous les emplois. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 250 à se rendre sur le site sur les 1 000 salariés. Licenciements, chômage technique, la situation semble sans issue ni perspective d’avenir pour l’ensemble des salariés.
Après des décennies de mauvais choix industriels et de millions d’euros de subventions, il faut arrêter de mentir aux salariés de Ford et investir dans la diversification industrielle et la conversion durable du site.
Le développement de la filière éolienne, la construction de véhicules de transports en commun ou le recyclage « automobile » pourraient offrir ces perspectives d’avenir. Mais ce changement d’époque ne doit pas se faire aux dépends des ouvriers de Ford et de la région Aquitaine. C’est à l’employeur d’assurer la transition professionnelle en préservant et valorisant les savoir-faire des hommes et des femmes de cette entreprise.
Soulignant le caractère d’urgence de la situation de l’usine de Blanquefort, mais aussi de nombreux sites de la fillière, EELV interpelle le gouvernement français et souhaite que, dans le cadre du « plan automobile » annoncé cet été par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, soit lancé au niveau européen une réflexion de fond pour redéfinir la politique industrielle communautaire.
Concrètement, une vraie réorientation de la politique industrielle devrait se fixer des moyens et des objectifs ambitieux, en termes économiques, sociaux et environnementaux :
– la production d’automobiles sobres et peu encombrantes,
– des mesures contre l’obsolescence programmée des véhicules,
– une fiscalité incitative favorisant l’achat de véhicules consommant peu de carburant et peu émetteurs de gaz à effet de serre,
– une politique de formation et de reconversion des salariés, cohérente avec un schéma de réorientation à moyen et long terme vers une activité industrielle non délocalisable pariant sur les secteurs de la diversification des équipements de mobilité, du recyclage des véhicules et des sources énergies propres et sûres…
Ce changement de cap volontariste est une condition indispensable pour assurer l’avenir de l’industrie automobile et la qualité durable de ses emplois.
Le retour du logo « Ford » sur l’usine de Blanquefort doit ainsi être le symbole d’un nouveau chemin pour une industrie automobile sobre, accessible, peu polluante et intégrant la filière du recyclage.
Ce samedi 29 septembre, EELV, représentée par Marie Bové (secrétaire nationale adjointe) et Denis Baupin (Vice-président de l’Assemblée Nationale), sera aux côtés des salariés de Ford qui manifesteront au Mondial de l’Automobile à Paris.
Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole