Ce matin lors de la conférence de presse du constructeur allemand tenue par son PDG au Mondial de l’auto, les militants de Greenpeace ont déployé une banderole indiquant « Volkswagen nous enfume ! » au-dessus de son stand. Afin d’illustrer leur message, les militants ont également fait fumer la Golf 7 présente sur le stand à l’aide d’un fumigène. « Les citoyens et nos dirigeants ne doivent pas être dupes ! Volkswagen se donne une image très verte, mais derrière cet écran de fumée, la réalité est bien plus sombre, déclare Sébastien Blavier, chargé de campagne Energie-climat chez Greenpeace. Le vrai visage de Volkswagen, c’est un lobbying agressif contre tout progressisme environnemental en Europe pour le marché des voitures. »
Greenpeace demande à Volkswagen de soutenir publiquement une réglementation européenne ambitieuse sur les émissions de CO2 des véhicules. Cette réglementation devra fixer respectivement des objectifs de 80g et 60g d’émissions de CO2 par km en 2020 et 2025 en moyenne pour les voitures.
Un lobbying agressif à Bruxelles et le pilonnage du plan Montebourg
Que ce soit directement ou par l’intermédiaire de différents groupes représentant ses intérêts, Volkswagen pèse de tout son poids pour affaiblir la future législation européenne. Ses attaques visent à réduire les objectifs d’économie de CO2 qui seront fixés aux constructeurs mais aussi à maintenir des échappatoires pouvant l’exempter d’efforts sincères en matière d’efficacité des véhicules. En juillet dernier, Volkswagen a également critiqué fortement le « plan automobile » de M. Montebourg visant à promouvoir le développement de véhicules économes en carburant.
« Les victimes directes de Volkswagen sont l’environnement, les automobilistes européens qui souffrent de l’envolée du prix des carburants ainsi que la filière automobile française qui s’oriente vers la sobriété énergétique », précise Sébastien Blavier.
Volkswagen peut mais ne veut pas
Alors que Greenpeace a montré dans un récent rapport comment Volkswagen aurait pu fabriquer une nouvelle Golf ne consommant que 3 litres aux 100km en utilisant exclusivement des technologies existantes, le géant allemand n’applique jamais à ses modèles de série le meilleur de la technologie en termes de sobriété. Au contraire, la marque réserve sa technologie Blue Motion – permettant de consommer moins – uniquement aux automobilistes prêts à payer le prix fort pour accéder à cette option.
« La protection du climat ne doit pas être une option payante. Lorsque l’on prétend devenir le constructeur le plus vert au monde, le premier petit pas consiste à proposer les technologies les plus efficaces sur tous ses modèles de série et sans surcoût.», poursuit Sébastien Blavier.
Volkswagen détruit le climat
Les transports représentent environ 23% des émissions de CO2 en Europe. Réduire ces émissions représente une impérieuse nécessité au regard des conséquences de plus en plus dramatiques du dérèglement climatique. Cette réduction constitue l’un des piliers de la transition énergétique. Volkswagen, en tant que premier constructeur européen, porte une importante responsabilité pour réduire ces émissions. Le constructeur doit donc soutenir sans plus attendre l’adoption de normes plus contraignantes pour la protection du climat et s’engager à fabriquer des voitures plus propres pour tous.
